Histoire de Q

Histoire de Q

Ses proches vous le diront : Q-Bert n’est pas vraiment humain. Sa virtuosité, son imagination débordante et son sens de l’humour font de lui plus qu’un génial Dj…

Ses proches vous le diront : Q-Bert n’est pas vraiment humain. Sa virtuosité, son imagination débordante et son sens de l’humour font de lui plus qu’un génial Dj…

On dit souvent que le Dj joue, même si on ne remarque que trop rarement l’aspect ludique lorsqu’on se penche sur le visage de ces musiciens modernes. Concentration ou détachement, on a du mal à défendre ceux qui ont oublié de montrer le plaisir qu’ils ont à jouer et à occuper cette place si valorisante sur la scène musicale. Le jeu et le plaisir, ce sont peut-être les mots-clefs qui ont incité Richard Quitevis – plus connu sous le nom de Q-Bert – à s’initier au scratch. Empruntant le nom d’un jeu d’arcade des 80’s, il a commencé par regarder les prouesses de Mix Master Mike, avant de les imiter. De nombreux titres de champions parsèment ensuite son parcours, mais plus que les titres, ce sont les innovations initiées par « Q » qui révolutionnent la planète scratch. Il est l’un des premiers à scratcher en équipe, faisant de celle-ci un véritable groupe de musique, et de la platine un réel instrument de musique. Outre les avancées techniques (l’utilisation du crossfader à l’envers), Q-Bert fait partie de l’aventure Dirtstyle Records qui demeure une référence incontournable dans le monde du breakbeat[1], et a aussi lancé une série de vidéos pédagogiques[2]. Sur les pochettes de ses disques ou dans ses vidéos, ce surdoué californien apparaît toujours déguisé d’une manière totalement absurde, et n’hésite jamais à se mettre en scène dans quelques sketches à l’humour potache mais toujours contagieux. C’est ce même sens de l’humour qui l’a poussé à créer la B.O d’un film d’animation où ses scratches servent de voix aux personnages[3]. Q-Bert, c’est un peu le Jimi Hendrix des platines qui aurait au passage emprunté l’humour à Mr Bean. Quel autre virtuose joint à la fois humour et musicalité ? Gonzales ou Socalled peut-être, mais sur les platines, personne. Après la venue de Cut Chemist en mars, on pourra admirer cette semaine les acrobaties musicales d’un turntablist d’exception. Quelle chance pour les amateurs de hip-hop et de musique tout court ! D’autant plus que la veille du show de Q-Bert au Cabaret Aléatoire, Public Enemy – autre légende du hip-hop – fera escale à l’Usine d’Istres.

nas/im

Le 10 au Cabaret Aléatoire, 20h30. Rens. 04 95 04 95 04

Notes

[1] disques spécialement adaptés à la pratique du scratch

[2] Les cinq épisodes de Turntable TV

[3] Wave Twister (2001), sorte de Yellow Submarine du hip-hop