Dr House

Dr House

Aux USA, depuis 2004, la série Dr House rivalise, bizarrement, en termes d’audience, avec les mastodontes du genre : la très efficace Grey’s Anatomy et l’indigente Les Experts : Las Vegas, avec près…

Aux USA, depuis 2004, la série Dr House rivalise, bizarrement, en termes d’audience, avec les mastodontes du genre : la très efficace Grey’s Anatomy et l’indigente Les Experts : Las Vegas, avec près de vingt-quatre millions de fidèles. Bizarre, en effet, si l’on prend en compte que la série ne met pas en scène des femmes au foyer désespérées, des enquêteurs rigides à la recherche d’un poil de cul sur une savonnette — du côté de Las Vegas, Miami ou Manhattan, le poil a la vie dure — ou des rescapés d’un crash, fan des Chiffres et des Lettres.
Bizarre, donc, puisque le docteur Gregory House n’a pas la probité chevillée au corps de John Carter des urgences chicagoanes, le joli minois de Derek Sheperd de Seattle ou l’absurdité infuse de J.D Dorian. Bizarre, surtout, car ce « bon » Dr House est « juste » misanthrope, cynique, blasé, odieux, infirme, barré et drogué, ce qui ne l’empêche pas, serment d’Hippocrate oblige, d’aider son prochain. Et de le guérir, bien entendu, car aucune pathologie mystérieuse ne résiste à la pensée en action de ce brillant personnage, de la famille d’Andy Sipowicz ou de Tony Soprano.
Enfin, Dr House, comme son nom l’indique, est une maison, son cerveau la toiture, son corps les murs d’une charpente branlante, les bons jours, ou de sa prison, les mauvais. Dr House n’est pas agréable, chaleureux ou solide, il ne s’appelle pas Dr Home. Tant mieux.

Henri Seard