Short Cuts 254

Short Cuts 254

Eric Legnini Trio > Le 28 au Théâtre de la colonne (Miramas)
Cet excellent trio de notoriété internationale revitalise le piano jazz à l’aide d’influences iconoclastes : du latin-jazz à la soul ou au funk, en passant par un clin d’œil au rappeur Jay Dee, qu’on ne pourra déceler qu’en tendant l’oreille avec attention. C’est ainsi qu’il construit depuis dix ans un hard-bop endiablé bien que très complexe. Se réinventant comme personne, Eric Legnini nous proposera d’aller à la rencontre de l’Afrique, avec l’album Trippin’.
Trippin’ (Discograph) JS

Savage Republic > le 29 à l’Embobineuse
L’Embobineuse accueille ici son premier concert majeur de 2010, celui d’une formation très underground des 80’s que l’on pourrait légitimement considérer comme culte. Née sur les cendres d’Africa Corps, dont le patronyme a rapidement du être abandonné, Savage Republic a détonné au sein de la scène post-punk US en revendiquant les influences conjuguées de Black Flag, Throbbing Gristle et Can. Très percussif, le groupe, reformé il y a quelques années, a de bons restes.
1938 (Neurot Recordings) PLX

Tambour Battant > le 30 à la salle des fêtes de Venelles
De l’électro qui bastonne, par deux jeunes Français qui se sont fait un nom à la force du poignet, c’est-à-dire sur scène où ils ont le mérite de livrer un « vrai » live (contrairement à ces charlots de Justice, faut-il le rappeler). Ils se situent d’ailleurs à mi-chemin de l’école « banger » et de celle des sound-systems (hip-hop, breakbeat…), ce qui leur permet de toucher pas mal de monde avec un vrai sens de la montée. Dans le genre, c’est assez imparable.
Chip Jockey vol.10 (Expressillon) PLX

The Dodoz > le 30 au Cabaret Aléatoire
Ils sont de Toulouse, font du rock et sortent à peine du lycée. Dit comme ça, on pourrait croire à une mauvaise blague post-« baby rockers », sauf que ces gamins n’ont pas attendu Philippe Manœuvre pour se faire un nom, et que contrairement à nombre de leurs homologues parisiens, ils ont davantage écouté Bloc Party (ou Gang Of Four) que les Libertines (ou les Heartbreakers). C’est donc plutôt dansant et incisif, bien plus stimulant que la moyenne des « teen groups ».
The Dodoz (Murrayfield/Discograph) PLX

Orchestre Philharmonique du Pays d’Aix > Le 31 au GTP (Aix en Provence)
Le désastre en Haïti appelle actuellement à toutes les mobilisations. L’une d’entre elles a retenu notre attention : le Grand Théâtre de Provence s’associe à l’Orchestre Philharmonique du Pays d’Aix pour un concert exceptionnel, où l’intégralité des dons (l’entrée est gratuite) sera reversée à la Croix Rouge Française. Le programme proposé fera honneur aux compositeurs russes, soit l’occasion pour les toutes petites bourses d’écouter de la très grande musique.
PLX

Tony Allen > Le 3 à l’Espace Julien
Si l’on a autant de mal à oublier Fela, c’est surtout pour les lignes de batterie de Tony Allen. Aujourd’hui seul aux commandes, sa vision très métissée de l’afro-beat risque bien d’élargir encore le nombre des fidèles. En témoigne son nouvel album, qui de l’Afrique au r’n’b, et malgré des compositions inégales, emporte le morceau. Le groupe réuni pour cette tournée française est à la hauteur, improvisant fort quand il n’abreuve pas la foule de riants refrains.
Secret Agent (World Circuit) JS

So So Modern > le 5 à la Machine à Coudre
Imaginez le tableau : quatre Néo-Zélandais qui associent le post-punk haut en couleurs de Foals (camarades de label), le rétro-futurisme d’Add N to (X) et l’attitude scénique de Devo. Quatre types déguisés à l’occasion comme Jacques Villeret dans La soupe aux choux, se partageant à tour de rôle synthés analogiques, batterie et guitares… On les avait ratés à l’Embob’ en juin 2008, les filles de l’association In The Garage rattrapent le coup. Concert de la quinzaine !
Crude futures (Transgressive)

Andrew Weatherall > le 5 au Cabaret Aléatoire
Lui, c’est un peu le parrain, le prince noir, il est toujours délicat de présenter pour la énième fois un tel monument. Andrew Weatherall a été le premier à oser un rapprochement entre cultures rock et techno, en produisant des disques séminaux et pas que pour sa pomme, en pilotant des labels ou en s’emparant des platines avec la même exigence, comme ce sera ici encore le cas. Ce mec peut faire danser un branché sur du rockab’, ce qui n’est pas donné à tout le monde…
A pox on the pioneers (Rotters Golf Club/La Baleine) PLX

The Heavy > le 6 au Poste à Galène
Les Anglais ont beau être extrêmement suffisants, du fait sans doute de leur position insulaire, ils n’ont jamais caché leur obsession pour les Américains. Des Rolling Stones à Tony Blair, ça se vérifie tout le temps, et The Heavy en est une nouvelle preuve : prenez un peu de boogie-rock, tapez dans les archives Nuggets, puisez abondamment dans le catalogue Stax et secouez bien : vous avez le petit groupe qui marche du moment. Groovy, sexy, sympa… et sans prétentions.
The house that dirt built (Counter/Pias)

Etienne Jaumet > le 6 à l’Oméga Live (Toulon)
Certains d’entre vous le connaissent déjà : au cours de ces deux dernières années, ce musicien protéiforme a joué à Marseille avec The Married Monk (au Merlan) ou au sein de Zombie Zombie (à l’Embobineuse). En solo, Etienne le « geek » — il est aussi féru de nouvelles technologies que de vieux synthétiseurs — donne dans la techno de Detroit. Et il ne fait pas les choses à moitié : son récent album a été produit par Carl Craig. En live, ça plane aussi très haut.
Night music (Versatile/Module) PLX