Semaine Asymétrique au Polygone Etoilé

Semaine Asymétrique au Polygone Etoilé

Ciné luttes

Le Polygone Etoilé nous convie une fois de plus à sa Semaine Asymétrique, des rencontres passionnantes en compagnie d’une cinquantaine de cinéastes, afin de repenser la création cinématographique autrement et de développer de nouveaux moyens de s’emparer des caméras.

Semaine-Asymetrique-au-bout.jpgNombre de spectateurs phocéens, pourtant sensibles à l’image filmée, ont parfois ce défaut : ne pas prendre pleinement conscience des lieux exceptionnels que recèle la ville. Le Polygone Etoilé fait sans nul doute partie de ceux-là. Bien peu de structures en Europe proposent ainsi un laboratoire de création cinématographique ouvert aux projets les plus variés, avec cette dynamique folle mais réfléchie, doublé d’un lieu de projection dont la programmation reste foisonnante et accessible librement. A l’heure d’une logique de diffusion bâtie sur le court terme, la politique du Polygone Etoilé est bel et bien d’édifier des ponts entre la création, les œuvres, la production, la diffusion et le public. Qu’importe l’image un brin foutraque que peut parfois renvoyer la structure, c’est l’essence même dégagée de ce laboratoire créatif unique qui prime sur le reste. C’est dans ce cadre de questionnement sur le geste cinématographique,et la place du cinéma dans nos vies quotidiennes que le Polygone Etoilé propose sa nouvelle édition de la Semaine Asymétrique, journées de rencontres, de projections, de débats, d’humeurs croisées, où le hasard et la poésie conservent une place essentielle. Nulle intention ici de millimétrer les diverses interventions dans un cahier des charges rigoureusement écrit à l’avance. Comme le signale l’équipe du Polygone, « la semaine Asymétrique est un équilibre instable d’improvisation et de rigueur sourde. » L’enjeu étant de réunir, durant huit jours, face au public, une cinquantaine de réalisateurs pour questionner et repenser la réalisation d’œuvres cinématographiques et audiovisuelles, dans un contexte sclérosé par les contraintes de production : dossiers, financements, préachats télévisuels, diktat des producteurs, standardisation des durées et formats… Autant de pierres d’achoppement qui freinent considérablement la création, enfermant les réalisateurs dans un fonctionnement aux limites du ridicule. Comment faire exploser tout cela, redonner sens à l’acte de filmer ? Comment celui-ci prend-t-il racine au cœur même de nos vies ? Comment retrouver ce souffle de liberté caméra en main, se libérant des contraintes de la production audiovisuelle classique, devenues coercitives ? Telles sont en partie les questions qui seront abordées lors de ces rencontres exceptionnelles. Hormis une soirée spéciale aux Variétés, en compagnie de l’immense Mario Brenta, et quelques rencontres au Parvis des Arts, et au Théâtre de la Cité, la plupart des débats et projections se feront au Polygone Etoilé. Toutes les étapes de la création y seront abordées, de l’image au son. Nul doute que de la multiplication de ces regards se dégageront de nouvelles voies de création, éprises de liberté.

Emmanuel Vigne

Du 22 au 29/11 au Polygone étoilé (1 rue Massabo, 2e), ainsi qu’au Variétés (37 rue Vincent Scotto, 1er), au Parvis des Arts (8 Rue Pasteur Heuzé, 3e) et au Théâtre de La Cité (54 rue Edmond Rostand, 6e). Rens. 04 91 91 58 23 / www.polygone-etoile.com
Programmation complète et détaillée dès le 16 sur www.journalventilo.fr et dans le prochain numéro