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L’intégrale Yannick Bellon
Le village des damnés
La fille à la valise
Chut ! Chutes
The Black Torment

L’intégrale Yannick Bellon

Il est ainsi quelques réalisateurs, ou réalisatrices, que l’Histoire du Cinéma a omis des tablettes de la renommée. Beaucoup d’entre eux officiaient dans les années 70 et au début des années 80, une époque finalement bénie pour le cinéma, où les œuvres et les auteurs iconoclastes fleurissaient pour parfois s’éteindre aussitôt. Ce qui ne fut pas le cas de la réalisatrice Yannick Bellon, qui reste, sans que son nom soit au devant de la scène, une figure incontournable du cinéma français. Ses films simples, épurés, sans artifices, témoignent cependant d’un engagement profond pour des sujets souvent jugés tabous à leur époque, faisant preuve d’une conscience politique, écologique et sociale rares.


Le village des damnés

L’obscur réalisateur allemand émigré aux States, Wolf Rilla, réalisa là en 1960 un superbe film dont John Carpenter puisera un remake d’honnête facture, mais qui n’atteindra pas le même degré d’étrangeté que cet opus réédité par la Warner. Et ce, sans doute, parce que le fossé est bien trop large entre feu Christopher Reeves et le génial George Sanders. Le film, tiré du roman The Midwich Cuckoos de John Wyndham, charrie avec lui une foule de thèmes plus riches les uns que les autres. Il est intéressant de s’apercevoir, d’ailleurs, que Rilla et Carpenter ont décliné dans leur version respective des thèmes radicalement différents. Un grand classique du film de science-fiction.


La fille à la valise

Autre film de 1960, qui eut l’honneur de révéler à Cannes la superbe Claudia Cardinale. Le film fait partie de cette production italienne d’après-guerre qui n’a pas rejoint les rangs attitrés de l’école néo-réaliste, même si l’influence du mouvement cinématographique transalpin reste permanente, en filigrane. On pense également, dans un autre registre, au film d’Ermanno Olmi, Les fiancés, des œuvres finalement peu bavardes, d’où point un certain souffle un poil romanesque, mais qui aborde des thèmes ayant une résonance contemporaine incontestable. L’édition est orchestrée de main de maître par MK2 dans sa très belle collection des films du patrimoine. Un pan du cinéma italien à découvrir.


Chut ! Chutes

La Compagnie Tempestant, résidant à la Friche la Belle de Mai, tisse depuis plusieurs années une forme en mutation de spectacles vivants où se mêlent pour tous publics théâtre, arts plastiques, vidéo, lectures… Il était donc naturel pour cette structure d’investir le champ du DVD, et toute la part d’interactivité attachée au support, mais habituellement si peu exploitée. Ce chemin a été rendu possible grâce à la participation de Renaud Vercey, réalisateur multimédia. Chut ! Chutes est donc une ballade poétique qui joue sur la multiplication des chemins que nous pouvons prendre à la lecture ludique du DVD, zapette en main. Au gré des rencontres, sept personnages, sur sept jours de la semaine, évoluent dans un décor où pleuvent images désuètes et défilement numéraire. Une ballade poétique quasi-surréaliste qui n’est autre qu’un grand appel au voyage.

EV


The Black Torment (Le spectre maudit)


Cette étrange serie B, annoncée par ailleurs comme l’un des derniers films gothiques britanniques, est une excellente surprise. Un comte revient sur les terres familiales après trois mois d’absence. L’acceuil à son retour est quelque peu froid, inhospitalier, inhabituel. Des événements mysterieux le concernant ont sensiblement bouleversé les habitants du village et ceux du château. Apres une scène d’ouverture splendide, Robert Hartford-Davis met en place un puzzle machiavelique qui nous aspire littéralement. La facture, bien qu’un peu académique à certains moments, colle idéalement à l’histoire et à l’ambiance, car il s’agit avant tout d’un film d’ambiance. On pourrat regretter la logique un peu prévisible de la fin. Il n’empêche, The Black Torment ne fait pas de promesses mais il en tient beaucoup.
LV