Des territoires… Voit surgir, lors de trois journées successives, l’Histoire au beau milieu d’une résidence HLM. Cette trilogie épique, d’une ambition folle, suit les péripéties d’une fratrie (une sœur et trois frères) réunie au moment de la mort soudaine de leurs parents. Héritiers d’un patrimoine sans prestige, ils font face à leur absence de perspective et à la frustration de ne pas se sentir capable de changer le cours du monde. Soudain, l’intime et le politique se télescopent lorsque de grandes figures du passé font irruption dans le petit pavillon : Condorcet, Louise Michel ou Djamila Bouhireb vont chambouler les temporalités et rejouer successivement la révolution Française, la commune de Paris et la révolution Algérienne. Médiocres et résignés ou radicaux flamboyants, tous sont réunis par une vulnérabilité commune, condition même du devenir révolutionnaire. Jour après jour, siècle après siècle, se déploie une épopée théâtrale inédite et sans concession. Un spectacle de sept heures, radical et fascinant, qui est aussi une réflexion perspicace sur notre possibilité d’agir politiquement dans un monde frappé par une impression de confusion rampante.
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La trilogie Des territoires est une réflexion sur notre possibilité d’agir politiquement dans un monde où s’instaure, malgré nous, une impression de confusion. Elle raconte l’histoire de personnages contemporains qui ont la sensation d’être séparés de leur capacité d’agir auxquels viennent se confronter des personnages historiques iconiques, reliés eux à cette capacité mais en proie aux doutes quant aux effets de leurs actions. Apparaît alors sur un même plan des révolutionnaires d’antan, flamboyants et radicaux, rattrapés par leurs états d’âmes et des femmes et des hommes d’aujourd’hui, médiocres et résignés, bousculés par l’expérience inattendue du courage, comme si, au fond, leur vulnérabilité était ce par quoi ils finissaient par se réunir. Et contre toute attente, cette fragilité apparaît soudain comme la condition-même d’un devenir révolutionnaire.
Cette trilogie suit les péripéties d’une fratrie, une sœur et trois frères, réunis au moment de la mort soudaine de leurs parents, dans le pavillon témoin d’une résidence de logements sociaux où ils ont grandi. Héritiers d’un patrimoine sans prestige et appartenant à une génération décrite comme « désenchantée », ils font face à leur absence de perspective et au vide de leur existence où la frustration et le ressentiment dominent.
Chaque volet inscrit sa narration dans une double temporalité. L’une, majoritaire, avance jour après jour tandis que l’autre, plus ramassée, avance siècle après siècle par l’évocation d’un épisode révolutionnaire de l’Histoire de France.
RÉSUMÉ
Jour 1. (Nous sifflerons la Marseillaise…)
La veille de l’enterrement de leurs parents, Lyn, Benjamin, Hafiz et Sam sont à nouveau réunis dans la maison où ils ont grandi. Les vieilles habitudes reprennent avec leur lot de rancœurs et de conflits et cette impossibilité de s’organiser. Alors qu’ils débattent de l’idée de vendre ou de ne pas vendre la maison, une expertise des sols révèlent la présence d’os anciens : ce sont ceux de Condorcet, figure de la révolution Française.
Jour 2. (…d’une prison l’autre…)
Le jour de l’enterrement est aussi celui d’une violente révolte dans la cité. Les habitants sont invités à rester confinés chez eux. Quand Lyn, Benjamin, Hafiz et Sam reviennent de l’enterrement, ils retrouvent dans leur salon deux habitants du quartier venus les prévenir du désordre et Louise Michel, une activiste venue militer contre l’extension du centre commercial et la destruction programmée des habitations du quartier. Pendant qu’au dehors résonnent les cris de l’insurrection, une petite agora se forme dans le salon faisant resurgir les fantômes d’une autre révolte : celle de la Commune de Paris.
Jour 3. (…et tout sera pardonné ?)
Le lendemain de l’enterrement, Lyn, Sam et Hafiz se retrouve dans le service de réanimation d’un hôpital au chevet de leur frère gravement blessé lors des émeutes. Hafiz fait la rencontre de Nailia, jeune actrice venue tourner un film dans l’hôpital. Elle doit incarner Djamila Bouhired, figure iconique de la révolution Algérienne.
Texte et mise en scène : Baptiste Amann • Les textes de la trilogie sont parus aux éditions Tapuscrit/Théâtre Ouvert • Collaboratrice artistique : Amélie Enon • Avec : Solal Bouloudnine, Alexandra Castellon, Nailia Harzoune, Yohann Pisiou, Samuel Réhault, Lyn Thibault, Olivier Veillon • Régie générale : François Duguest • Création lumière : Florent Jacob • Création sonore : Léon Blomme • Régisseur plateau : Philippe Couturier • Scénographie : Baptiste Amann, Florent Jacob • Construction décor : Ateliers du TnBA • Costumes : Suzanne Aubert • Administration de production : Morgan Hélou
Marie Anezin