Générations Grenade #1

Rendez-vous entre hip-hop et danse contemporaine avec la compagnie de jeunes danseurs dirigée par Josette Baïz. Avec The Roots de Kader Attou et SIAS des Filles de Mnémosyne. Dès 6 ans

Tout au long de cette Biennale, la chorégraphe aixoise Josette Baïz invente un voyage multiforme entre hip-hop et danse contemporaine à travers Grenade et le groupe Grenade.

Josette Baiz a crée le groupe Grenade pour les enfants et les adolescents en 1992 et la Compagnie Grenade en 1998.
Grenade, c’est une énergie, c’est l’amour du métissage et l’ouverture sur le monde, une ode éternelle à la spontanéité et à la fraîcheur.

Au programme de ce premier rendez-vous :

The Roots de Kader Attou
L’un des chorégraphes majeurs de la scène hip-hop française est revisité par l’énergie turbulente de Grenade

SIAS des Filles de Mnémosyne
Le collectif de danse porté par Maxime Bordessoules et Rémy Rodriguez, eux même issus de la compagnie Grenade, propose une vision très rythmique du défilé de mode.

A partir de 6 ans

L’association Groupe et Compagnie Grenade – Josette Baïz est conventionnée par le Ministère de la Culture – DRAC PACA et subventionnée par la Région Sud – Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le Conseil Départemental des Bouches-du-Rhône, la Sous-Préfecture des Bouches-du-Rhône, la Métropole Aix-Marseille-Provence, la Ville d’Aix-en-Provence et la Ville de Marseille.

Couvent des Prêcheurs
Le dimanche 14 avril 2024 à 16h
Entrée libre
https://www.biennale-aix.fr/
Place des Prêcheurs
13100 Aix-en-Provence

Article paru le mercredi 24 novembre 2021 dans Ventilo n° 455

Identité Remarquable | Josette Baïz et la Cie Grenade

Renais, sens !

 

La compagnie de danse de Josette Baïz, Grenade, fête ses trente ans de création avec le spectacle Phoenix, né durant ces derniers mois si particuliers. Rencontre avec la chorégraphe, accompagnée d’Angélique et Maxime, deux de ses jeunes danseurs.

    Une lumière crue tombe sur la scène, éclairant un corps qui se tord, presque animal. Le Phoenix renaîtra-t-il de ses cendres ? Absence de décor, sons métalliques : le ton est donné. Phoenix propose une expérience qui résonne en chacun avec l’actualité oppressante de ces temps troublés.   De l’ombre à la lumière Josette Baïz nous en dit plus : « J’avais proposé à la troupe un questionnaire pour les trente ans de Grenade, pensant que ce qui allait en sortir serait très festif et jubilatoire, mais on était en plein confinement et le thème de la solitude revenait très souvent. » S’appuyant sur ce premier constat, elle propose alors à ses danseurs de composer des tableaux offrant un cheminement vers la lumière. « Mais c’est vrai, une partie du spectacle propose des émotions internes très fortes, parfois angoissantes », ajoute la chorégraphe aixoise. Ces émotions sont incarnées par ce qu’elle nomme « la meute », un cœur palpitant de douze danseurs, accompagnés par les mots fort bien choisis des poètes Antonin Artaud ou Yeats. « Ils ne se regardent pas, ne se touchent pas, dans un enfermement menant à la folie. » Mais pas question d’en rester là.   Des danseurs au premier plan Chaque danseur a pu intégrer au spectacle ses propres influences et thèmes de prédilection. Ainsi, Maxime tenait à ce que les violences envers les femmes durant le confinement soient abordées : « La cause des femmes m’est chère, mais c’était difficile de sortir du côté sombre, un challenge d’aller vers quelque chose de plus libérateur. C’est un tableau de sept minutes où les filles sont entravées, se cachent les yeux, la bouche, expriment une colère. Petit à petit, elles reprennent le pouvoir, avec un côté guerrier. Elles se libèrent, se reconnectent à leur féminité, leur plaisir, s’engagent dans leurs mouvements comme dans la vie. » Peu à peu, influences folkloriques et hip-hop emmènent le spectateur vers des contrées plus lumineuses, « une rythmique plus dynamique et une jubilation », selon Josette Baïz. Vient alors la partie des garçons et le retour du Phoenix. Les lumières se font plus chaudes, les costumes en transparence, la musique plus mélodique. Angélique a tenu à aborder le thème de l’extase à travers un duo : « Ma personnalité est assez ouverte, positive. Le cadre de l’ouverture me parlait plus. On a tous les deux (avec Anthony, un des danseurs de la troupe, ndlr) une gestuelle plus ouverte dans l’espace. On avait envie de voyager, de se reconnecter, alors qu’au début on est comme des robots. C’était important de retrouver les regards, le corps. » « C’est plus lyrique, moins torturé », ajoute Maxime. Le plus important pour Grenade reste le collectif, le partage.   Une actualité riche pour les trente ans Pour fêter cet anniversaire, un clip vidéo accueille les spectateurs dès l’entrée de la salle. L’idée : réunir la première génération de danseurs et les tout jeunes élèves d’aujourd’hui. Depuis le début de l’aventure, Josette Baïz n’a de cesse de faire découvrir la danse aux enfants des quartiers populaires et de s’ouvrir à tous les répertoires. La compagnie intervient dans les écoles marseillaises et aixoises. « On a la planète représentée, je métisse à mort ! Danse orientale, africaine… L’échange est fabuleux mais cela devient de plus en plus difficile : concurrence des clubs sportifs, problématiques religieuses… Les danseurs professionnels interviennent auprès des élèves dans toute la France. » La compagnie fourmille de projets pour 2022 : le spectacle Baobabs fera de nouveau danser les enfants sur le thème de la planète, (La)Horde remontera un extrait de Room With A View et Lucy Guérin proposera une création pour les jeunes. Enfin, un film de Luc Riolon et un livre retraçant le parcours de Grenade sont attendus au début de l’été 2022.  

Amélie Falco

 

Prochaines représentations :

- Baobabs : le 2/02 au Théâtre de l’Olivier (Istres).

- Phoenix : le 8/03 au Théâtre Armand (Salon-de-Provence)

Rens. : http://www.josette-baiz.com