Révolution Zendj

Comédie dramatique de Tariq Teguia (Algérie/Liban/Qatar/France - 2013 - 2h17 - V.O.S.T), avec Fethi Gares, Diyanna Sabri...  Projection suivie d'une discussion avec le réalisateur

Ibn Battutâ est journaliste dans un quotidien algérien. Un banal reportage sur des affrontements communautaires dans le Sud algérien le conduit sur les traces de révoltes oubliées du 8e au 9e siècle sous le Califat abbaside en Irak. Pour les besoins de son investigation, il se rend à Beyrouth, ville qui incarna durant plusieurs décennies toutes les luttes et les espoirs du Monde arabe. Ailleurs sur la carte, Nahla, une jeune palestinienne revient à Beyrouth sur les traces de son père, un militant nationaliste.
En Irak sous occupation américaine, Monsieur Prince, entrepreneur multicartes voit grand et compte vite l’argent. Pour préserver ses revenus exponentiels, il se rend à Beyrouth.
Tous se rencontreront. Maisdu temps sécoulera avant ces collisions, il y aura des ratages et des impasses, des éclipses et des fictions parce que les fantômes sont partout, parce que Beyrouth, la Babylone des révolutionnaires, n’est plus là que dans ses interstices. Bientôt, il faudra déserter Beyrouth en fuyards, se choisir un autre exil. Une ligne de fuite vers le Nord Ouest pour Nahla, vers l’Est et Bagdad, la Ville des villes pour Ibn Battutâ, reporter indécis maintenant au bord de lui-même, sidéré devant l’ampleur du Tigre, dérivant l’arme à la main sur un mashood dans les eaux du Chott el Arab, le Golfe arabo-persique à portée de main. L’Eden atteint ?            

Videodrome 2
Le samedi 30 novembre 2019 à 21h
5 € (+ adhésion annuelle : 3 €)
www.videodrome2.fr
49 cours Julien
13006 Marseille
04 91 42 75 41

Article paru le mercredi 27 novembre 2019 dans Ventilo n° 438

Cycle « Cinéastes arpenteurs » au Vidéodrome 2

Traverser le champ

 

L’équipe du Vidéodrome 2, en partenariat avec de nombreux partenaires, propose en cette fin du mois de novembre l’un des plus beaux cycles de sa saison, consacré aux « Cinéastes arpenteurs ». L’occasion de repenser la fonction même du cinéma.

  En-dehors des circuits industriels de la diffusion (distribution et exploitation), dont nous ne cessons ici de souligner l’agonie d’un système, le cinéma sait se réinventer, se re-projeter, mais dans le cadre de lieux alternatifs qui parviennent à donner sens à la projection d’œuvres dans une dynamique de partage collectif, avec intelligence et audace. Sans conteste, Vidéodrome 2 s’inscrit dans cette cinématique. Et cette réflexion se confirme magistralement à la découverte du prochain cycle qui animera la salle du Cours Julien : avec « Cinéastes arpenteurs : Qu’est-ce qu’un territoire cinématographique ? », l’équipe programmatrice explore l’une questions primordiales sémiologique, philosophique, voire ontologique, du cinéma, celui du territoire traversé. Ayant pour cadre le colloque inscrit dans l’axe de recherche « Imaginaire urbain en Méditerranée » du LESA et issu d’un programme de recherche mené sur le Centre Méditerranéen de Création Cinématographique, les films présentés ici accompagnent l’essence même de l’aventure cinématographique, celle qui s’étend du champ au hors champ, qui conditionne toute écriture libre de l’image en mouvement. Nous retrouverons au sein de cette programmation les chefs d’œuvre à (re)voir sans tarder, que sont Ce gamin-là et Fernand Deligny : à propos d’un film à faire, de Renaud Victor, Rome plutôt que vous, Révolution Zendj et Inland de Tariq Teguia, en sa présence, ou Paradis de Christian Barani. La beauté de l’événement s’inscrit par ailleurs dans les diverses rencontres et échanges que partagera une kyrielle d’invité.e.s, propres à questionner avec le spectateur ce fondement même du cinéma.  

Emmanuel Vigne

 

Cycle « Cinéastes arpenteurs » : du 26 au 30/11 au Vidéodrome 2 (49 Cours Julien, 6e).

Rens. : www.videodrome2.fr

Le programme complet du cycle « Cinéastes arpenteurs : Qu’est-ce qu’un territoire ? » ici