dDamage + Lèche Moi + Jankenpopp + Le  Chemin De La Honte + Czentrifuga

Musique expérimentale, noïse, post punk, hip hop

dDamage

20 années d’activité officielle se clôturent avec la mort de Fred, aîné du duo. dDamage a toujours été un croisement enragé de musiques électro, rock, noise, hip-hop.
A leur actif plusieurs tours du monde pour pas loin de 600 concerts, 8 albums sans compter les EP, splits ou bandes originales de longs-métrages. Parmi leur discographie, un opus tient particulièrement à cœur à JB, seconde moitié du duo : “Radio Ape”, qui a fait de dDamage en 2004 le premier groupe français à sortir un album sur Planet-Mu, label de Mike Paradinas et par là-même de percer à l’international. Ensuite est venue l’heure des collaborations ; peu de groupes pourront se targuer d’avoir travaillé avec des artistes d’horizons aussi divers : MF Doom, Bomb the Bass, Young Jeezy, Jon Spencer, Dose One, Faris Badwan, Krazy Baldhead, Pierre Richard, Otto Von Schirach, Bernard Fevre ou encore Christ premier membre des Boards of Canada (parmi plusieurs dizaines). Et dDamage en est fier : fier d’avoir su concasser tous ces styles tout en ayant préservé son style unique.
Dans cette tornade folle, une seule chose manquait au groupe depuis “Radio Ape”... faire de nouveau un album centré sur eux-mêmes : Fred et Jb. Il est là aujourd’hui et ce sera leur dernier : “Brother vs Brother”, ils l’ont fait tous les deux, ensemble, jusqu’à la dernière note. À l’occasion de cette sortie, Jb Hanak propose un set live dans une veine électro dure, au croisement entre EBM, indus, électro dance floor et vocaux punks surfant sur un raz de marée d’effets numériques. Radicalement efficace, JB présentera le nouvel album de dDamage, tout en retraçant plus de deux décennies de carrière.

Lèche moi

Boîte à rythmes et banjo, grande blonde à la voix veloutée et puissante, dégarni à la voix grave. Romantisme, rage et spleen. Lumière tout au bout du tunnel. Le ciel est lourd mais le sexe joyeux. Musique fiévreuse, lick me, kiss me black. Et pour les dimanches un joli couteau caché dans la manche.

Jankenpopp

Sonorités low-tech avec un brin de game boy par-ci, une pincée de megadrive par-là et un soupçon de circuit-bending pour relever le tout, le performer-hacker-musicien Jankenpopp est un véritable gourou électronique aux pouvoirs magiques de synth pop, chiptune et breakcore. Fort de plusieurs apparitions discographiques remarquées sur diverses compilations, d'une belle ribambelle de concerts, de plusieurs releases en autoprod et d'un album au doux nom Rêve et Amour, Jankenpopp se promet de vous électriser (ou de vous ensorceler... à vous de choisir).

Le Chemin De La Honte

Le Chemin De La Honte, c'est l'autoroute du bonheur, la voie royale vers la splendeur, la lumière à ta porte et la misérable crasse pour tous les mécréants qui ne l'emprunteront pas. Un post-punk abrupt, sans fard mais avec une dose accentuée de mélodies qui fait froid dans le dos et d'une sourde mélancolie venant doucher les derniers espoirs d'un lendemain de fête. Oui, la vie n'est pas facile et les paroles de “Les Joies Du Métier” viennent le prouver. Sarcasmes inattaquables sur tube en béton. “Tu vas aller faire conseiller dans le secteur de l'emploi de merde”. Monde de merde. Le chant est clair, posé, lucide, chaque mot a son importance, un impact énigmatique et le tout résonne en un écho personnel. “Je me réveille la nuit avec ta petite tête dans mon esprit.”

Czentrifuga

Collectif berlinois engagé dans des actions créatives et orienté vers et pour des groupes d'individus marginalisés dans nos sociétés, SDF...

L'Embobineuse
Le samedi 14 décembre 2019 à 21h
8/10 €. Pass 2j : 15 €
http://www.lembobineuse.biz/
11 Boulevard Bouès
13003 Marseille
04 91 50 66 09

Article paru le mercredi 11 dcembre 2019 dans Ventilo n° 439

Vendetta #7 et le festival Vendetta Tatatata

Bonnes impressions

 

Pour sa septième édition, le salon Vendetta porté par le Dernier Cri accueille une soixantaine d’artistes de la scène graphique underground à la Tour-Panorama de la Friche. En écho, l’Embobineuse prévoit deux jours entre rock noise et musiques expérimentales, pour parfaire notre soif de culture alternative.

  Le Dernier Cri réunit celles et ceux qui s’aventurent de façon artisanale et indépendante dans la microédition, que ce soit via des gravures, des sérigraphies, de la poésie ou bien d’autres travaux d’auteurs « évoluant en marge de l’industrie du livre et de l’art contemporain ». Au-delà de la découverte d’œuvres rares et expérimentales, le week-end concocté par Pakito Bolino et sa bande célèbre l’union de personnes partageant le même rapport à la création et l’envie de recréer un univers artistique hors des sentiers battus, en opposition aux institutions culturelles classiques. Les revendications anarchistes, queer et antifascistes seront ainsi sous-jacentes à de nombreux travaux. Le festival est aussi l’occasion pour la « structure éditoriale associative, indépendante, polymorphe, mutante, protéiforme et intrusive » de présenter sa nouvelle exposition, Sickscreen Land, qui sera gratuite pour l’occasion. L’exposition « défend la propagation d’ouvrages artisanaux à contenu graphique » et s’oppose à une culture bien-pensante et adepte de la censure. Les sérigraphies exposées confrontent le spectateur à des sujets nécessaires, comme la mort, le sexe, la violence ou les religions. Le projet européen « Turbulator / Creative Europe Culture », auquel le Dernier Cri participe depuis 2018, sera au cœur de cette exposition. La sensibilité artistique des nombreux exposants et participants allant bien au-delà du simple visuel, il va de soi que les deux journées se prolongent musicalement à l’Embobineuse. Se présentant comme « l’excroissance siamoise et sonique » du festival, Vendetta Tatatata ouvrira les portes de la salle alternative à 21h, après le vernissage de l’exposition Sickscreen Land. Depuis la première édition il y a sept ans, l’Embobineuse et le Dernier Cri collaborent sur une programmation musicale tout aussi osée qu’intéressante. Soit une flopée d’artistes plus ou moins jeunes, pour la plupart peu connus du grand public, au talent réel et à l’envie commune de créer de la musique qui dérange et qui bouscule les codes, dans des styles allant de l’électro au rock noise en passant par le post punk, pour vous faire danser avec la passion et la frénésie intimement liées à l’ensemble de cet événement atypique. Le crédo : la mise en avant d’artistes underground de la scène « warseillaise », et l'idée persistante de défendre une esthétique expérimentale, sans concession, brutale et ouverte sur le monde. Soyez làlàlàlà !  

Christophe Huguenot

 
  • Vendetta #7 : les 14 & 15/12 à la Friche La Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e).

Exposition Sickscreen Land jusqu’au 23/02/2020.

Rens. : www.lafriche.org

  • Vendetta Tatatata : les 14 & 15/12 à l’Embobineuse (11 boulevard Boues, 3e). Rens. : www.lembobineuse.biz