Friche la Belle de Mai © Caroline Dutrey

Week-end Made in Friche à la Friche belle de Mai

Défrichage de printemps

 

Depuis l’arrivée de la nouvelle direction et l’année Capitale, la Friche La Belle de Mai s’aménage, réaménage, s’organise et s’ouvre. Tour d’horizon de la dixième édition de Made in Friche et de ses artistes, sans qui tous ces équipements culturels rénovés seraient des coquilles vides.

 

Made in Friche, comme son nom le laisse à penser, c’est d’abord la volonté de montrer ce que la Friche, cet espace tentaculaire et presqu’aussi opaque pour le néophyte que pour le professionnel, produit. Si là-bas, on n’aime pas trop le terme de « portes ouvertes », c’est qu’avec plus de quarante propositions, on cherche à aller un peu plus loin qu’à autoriser l’œil du quidam à pénétrer les sacro-saints lieux de fabrication de l’art.
Certes, il y a des visites. Des visites d’ateliers d’abord, qui sont proposées par les artistes eux-mêmes : Alfons Alt, qui réside à la Friche depuis plus de vingt ans, travaille l’altotypisme, technique « alfonsienne » qu’il a inventée, où la photographie pénètre des matières plus brutes, comme les bois, les pigments ou le cuivre. Etienne Rey, créateur d’installations « sons et lumières » aussi minutieuses qu’élégantes, montrera quant à lui ses œuvres perceptives et interactives, dans et en-dehors de son atelier.
Il y a aussi les expositions de la Tour-Panorama, plus conséquentes et totalement gratuites pour l’occasion. Evidemment, celle où on attend du monde, c’est l’exposition personnelle consacrée à l’hypermédiatique Rudy Ricciotti, devenu avec le MuCEM la vraie star de 2013. Pour pimenter le tout, des visites commentées mais aussi des jeux de piste à faire en famille, histoire d’apprendre en s’amusant, sont au programme. Plus surprenantes, les autres expos de la Tour, que nous vous invitons à découvrir ci-après, réservent elles aussi leur lot de surprises (visites flash, jeux intellectuels…).
Côté spectacles, les compagnies résidentes ont fait appel à d’autres, extérieures, pour proposer des formes moins « assises ». C’est le cas de L’Individu : à partir d’une commande sur les figures de Don Quichotte et de Sancho Pancha, résolument d’actualité, Charles-Eric Petit imagine un parcours déambulatoire et théâtralisé, associant sa compagnie à celles de Vladimir Steyaert et de La Chèvre Noire. Performances et happenings seront également de la partie, à commencer par une soirée éminemment subversive concoctée par les activistes de Red Plexus (responsables du festival Préavis de Désordre urbain), mais aussi des propositions circassiennes avec des compagnies non frichistes, Ex Voto et Circonnection Network, ainsi que des Impromptus sur le toit-terrasse.
Au rayon musique, le voyage sera de rigueur, avec un départ pour l’Espagne le samedi via un concert goûter aux couleurs flamencas, et une étape iranienne le dimanche en compagnie du percussionniste Bijan Chemirani, l’un des frères du célèbre trio Chemirani.
De façon plus festive, et sous l’heureux prétexte de présenter le super pass des festivals de l’été, la Carte Flux, les djettes Pépé et Alcaline feront résonner avec élégance leurs pépites électro rock.
Le week-end sera donc placé sous le signe de la rencontre. En format « classique », avec le saxophoniste Raphaël Imbert pour son ouvrage Jazz Supreme ou encore le metteur en scène Alain Françon, mais aussi lors des innombrables ateliers de pratiques artistiques. Parce que ça reste la Friche, et donc un lieu dédié aux pratiques urbaines, skate, écriture numérique, graff et arts graphiques se tailleront la part du lion. Si le soleil est de la partie, le week-end devrait définitivement être porteur de belles promesses estivales.

Joanna Selvidès

 

Week-end Made in Friche : du 11 au 13/04 à la Friche belle de Mai (41 rue Jobin, 3e).
Rens. : 04 95 04 95 95 / www.lafriche.org
Tout le programme du week-end Made in Friche #10 jour par jour ici