Tron, l’héritage (USA – 2h06) de Joseph Kosinski avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde…

Tron, l’héritage (USA – 2h06) de Joseph Kosinski avec Jeff Bridges, Garrett Hedlund, Olivia Wilde…

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Le digne fils de son père

Au regard du succès tout relatif de Tron à sa sortie en 1982, nul ne pouvait vraiment anticiper que cette œuvre ferait l’objet d’une suite en 2010. L’histoire de Tron, l’héritage commence d’ailleurs une vingtaine d’années après que Kevin Flynn (Jeff Bridges), ingénieur informatique talentueux, a disparu sans laisser de traces. A la recherche de la vérité, son fils Sam va malencontreusement être projeté dans le cyber-univers que Flynn a créé. Il devra aider ce dernier à déjouer les plans d’un programme qui souhaite envahir la Terre avec son armée de bits. De nombreux films ont déjà exploré les dangers d’une conscience informatique maléfique à grande échelle (Matrix, Terminator ou encore Existenz). Ici, Joseph Kosinski, réalisateur méconnu, a choisi de reprendre avec succès la recette originelle : traduire le manichéisme entre mondes virtuel et réel par une esthétique futuriste. D’un côté, la technologie 2D nappe la réalité, et la 3D, le virtuel. D’un autre côté, des jeux sophistiqués de lumières et de couleurs permettent au spectateur de distinguer le bien (bleu/blanc) du mal (jaune) et de faire le lien entre le jeu vidéo (costumes et véhicules des personnages) et la ville bien réelle (feux de signalisation, éclairage des rues). Le film assume aussi entièrement sa filiation tout en cherchant à séduire un public contemporain. Alors que des clins d’œil sont là pour rappeler les années 80 (chanson Sweet Dreams d’Eurythmics, figurines du jeu Tron et vieil ordinateur Macintosh), le groupe Daft Punk, maître d’œuvre d’une bande-son envoûtante, fait une apparition dans le film. Au final, on peut toujours regretter le new age à deux octets de Kevin Flynn ou certains dialogues bien trop hollywoodiens, mais cet univers nous séduit et son message est clair. Bien que la vie s’apparente parfois à un jeu, l’homme ne doit ni sous-estimer les risques du progrès informatique ni se couper du monde réel.

Guillaume Arias