Tristan Favre au Musée Grobet-Labadié

Tristan Favre au Musée Grobet-Labadié

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Laboratoire dans le boudoir

Au lendemain des Portes Ouvertes Consolat, il est encore possible de s’immerger dans une antichambre artistique qui réveille. Le beau Tristan Favre fait écho aux pièces décoratives du charmant hôtel particulier situé en face du Palais Longchamp.

Le plasticien, au regard insolent et d’une courtoisie posée des plus helvétiques, « rafraîchit le décor tapissé de la famille Grobet-Labadié en l’ornementant de représentations logotypiques très actuelles », écrit le critique d’art ANON•.
Les pièces et mobiliers collectionnés par les fortunés Marie et Louis Grobet sont ainsi mis en résonance par des réalisations en céramique (avec la collaboration de Michel Muraour) ou des installations éclairantes sur le statut de l’étrange objet qu’est celui d’art. Les soupières retravaillées soupirent et dégoulinent sous les chairs roses d’un Fragonard ; des visages crispés de terre sortent des murs et portent en médaillon leur propre limite ; une structure de résine polyester entre en dialogue de sourds avec le cabinet à secrets du XVIIe siècle ; une incontournable étagère Billy s’est fait faire la peau et ça a giclé dans les vaisseliers…
Christine Germain-Donnat, conservatrice des lieux, est habituée à mettre en œuvre des paris contemporains et offre un autre ticket d’entrée expérimental dans l’écrin qu’elle a en charge.
« N’importe quel objet peut être un objet d’art pour peu qu’on l’entoure d’un cadre », disait Boris Vian. N’est-ce pas encore plus jubilatoire à voir quand on se trouve hors-cadre ?

Texte : Marika Nanquette-Querette
Photo : Laurent Grino

Tristan Favre : jusqu’au 5/11 au Musée Grobet-Labadié (140 boulevard Longchamp, 4e). Rens. 04 91 62 21 82 / www.tristanfavre.com