Technicolor Hobo

Technicolor Hobo

Top of the pop

Créer un label pour sortir son propre disque, c’est le fantasme de beaucoup de musiciens. Patrick Atkinson et sa bande de Technicolor Hobo ont franchi le pas, et leur premier album met un peu de couleur dans le paysage pop local.

technicolor-hobo.jpgLa trentaine nonchalante, une classe so british dans l’allure et dans la voix : Patrick Atkinson incarne parfaitement l’idée que l’on se fait généralement de la pop anglaise. Né dans le nord de Londres à une époque où Bowie et T.Rex se partageaient le haut de l’affiche et les robes à paillettes, Patrick est un vrai enfant du rock : « J’ai grandi avec le rock, la pop, le punk, j’ai toujours rêvé de faire partie de cette scène-là. » Vœu rapidement exaucé : il côtoie assez tôt les groupes importants de l’époque et collabore au début des 90’s avec John Moore — ex-membre des Jesus and Mary Chain — avant d’intégrer Expressway, dont la notoriété n’a étrangement pas franchi la Manche. Armé d’une guitare et de belles expériences, Patrick quitte son île natale et se retrouve en 1996 à Paris. « Cette ville m’a inspiré quelque chose de moins rock, j’avais envie d’une musique plus ambiante, plus planante… ». Si le concept était déjà là, ne restait pour lui qu’à trouver des musiciens ayant envie de partager cette expérience de « rock atmosphérique ». C’est chose faite lors de son arrivée à Marseille en 2000 : avec la naissance de Technicolor Hobo, sa musique s’affiche désormais en quadrichromie. Autour d’un embryon power pop classique se greffent un clavier, une trompette, une clarinette, autant d’instruments qui colorent la musique du groupe d’une teinte sombre et profonde qui doit autant aux vapeurs nocturnes du jazz qu’aux ambiances cinématographiques du trip-hop. Anthems for the lost, le premier album du groupe, illustre cela à merveille et représente une belle réussite qui n’est pas seulement musicale. En effet, las de démarcher des maisons de disques parfois un peu sourdes, et de participer à des tremplins dont on pourrait sérieusement douter de la légitimité, Patrick et sa bande ont fondé Abstract Sensations. Si cette maison de disque a été ouvertement créée pour héberger le premier disque du groupe, elle risque aussi de devenir assez vite une référence locale en matière de rock indépendant. Pour l’instant, le groupe soigne la promotion de son album, et Patrick attend impatiemment un concert un peu spécial : « En avril on va jouer en Angleterre, c’est vraiment émouvant pour moi de retourner là-bas… »

nas/im

Dans les bacs : Anthems for the lost (Abstract Sensations/CD baby)
Sur les ondes : retrouvez Technicolor Hobo sur Radio Grenouille (88.8 FM) le 5/03 de 20h à 21h