Focus sur Perdiem & Co + Swayambhu à Châteauvallon

Focus sur Perdiem & Co + Swayambhu à Châteauvallon

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Carpe(r)diem à l’indienne

L’actualité de Perdiem & Co, dont la discrétion s’avère aussi grande que sa renommée internationale, est notamment marquée par la tournée de Shantala Shivalingappa, danseuse traditionnelle de Kuchipudi. L’occasion idéale de se pencher sur cette dynamique structure de production.

Nichée dans un petit bureau de la Joliette, Perdiem & Co se fait discrète, en dépit d’un travail sur de nombreuses tournées. Après onze ans passés auprès de Carolyn Carlson, Pierre Barnier ressent un fort besoin de liberté : il crée Perdiem (dont il assure encore la direction), qui va se façonner ensuite par l’échange et les rencontres. La dimension internationale des artistes accompagnés en est la preuve, des Japonais de Sankai Juku à l’Israélienne Batsheva Dance Company. Les heures ne sont pas comptées pour le binôme que Pierre forme avec Claire Olchowik, qui « commence et finit tard ses journées », entre organisation sur place de tournées mondiales, prospection de lieux de diffusion ou démarches de contractualisation depuis Marseille. Près d’une centaine de spectacles par an ont ainsi été produits depuis les débuts de la structure, en 1992. Notre homme reconnaît que la cité phocéenne mériterait d’accueillir plus d’artistes étrangers et que la recherche de dates, le bouclage des budgets, sont de plus en plus ardus. Mais « la danse retrouvera une vigueur car elle est transfrontalière et transculturelle. » Swayambhu, le spectacle de Shantala Shivalingappa, que Perdiem accompagne actuellement en tournée, en est un bel exemple. Shantala est l’une des plus célèbres figures du Kuchipudi, une danse traditionnelle d’Inde du Sud. Swayambhu est une riche succession de scènes illustrant, par la danse, la musique et le chant, des prières aux dieux hindous. Ici, chaque membre est sollicité pour mimer scènes et émotions. Les yeux s’écarquillent, les doigts virevoltent, les pieds bondissent. Les mouvements font corps avec les battements des tablas. Cette synchronisation plonge le spectateur dans un voyage immobile alliant transe, sensualité et poésie. Mais la réussite du spectacle est aussi due à un magistral travail de lumière, où les jeux d’ombre dédoublent humains et objets sur scène, tandis que les rideaux se muent des vagues. En guise d’offrande, des milliers d’applaudissements surviennent à l’issue du spectacle.

Texte : Guillaume Arias
Photo : Hector Perez

Swayambhu était présenté le 13/05 à Châteauvallon (Ollioules).
L’actualité locale de Perdiem & Co se poursuit avec l’Alwin Nikolais Centennial Show les 14 et 15/06 à l’Opéra d’Avignon et les 17 et 18/06 à Châteauvallon.