Short Cuts 239

Short Cuts 239

Moussu T & Arlee Leonard > le 26 à la Cité de la Musique
En marge de Babel Med, c’est l’un des événements musicaux du mois : la rencontre de Moussu T (et ses musiciens) avec Arlee Leonard, chanteuse afro-américaine qui présente avec lui une création basée sur le fameux Banjo de l’écrivain Claude McKay. On vous avait parlé du bonhomme et du roman, hymne au métissage, témoin de la rencontre entre l’Occitanie et les musiques noires. En voici la bande-son fantasmée, supervisée par l’équipe de Cocotte Musique. Incontournable.
http://moussut.ohaime.com

Mouss et Hakim > le 26 à la Maison du Peuple (Gardanne)
En octobre 2007, le public marseillais avait eu la primeur du dernier projet de Mouss et Hakim (Zebda, 100 % Collègues…) à la Fiesta des Suds. Origines Contrôlées : une exhumation des chansons issues de l’immigration algérienne en France, de Matoub Lounès à Idir en passant par Dahmane El Harrachi (l’auteur du célèbre Ya Rayah repris par Taha). Les deux frangins ont tout compris de la nécessaire question de la transmission. La gravité n’exclut pas la fête, l’élan.
Origines contrôlées (Atmosphériques) www.myspace.com/originescontrolees

Battant > le 27 au Cabaret Aléatoire
La dernière révélation de l’excellent label parisien Kill The DJ (à l’honneur de cette soirée) dont elle respecte le cahier des charges : déviant, exigeant, minimaliste, électrique, sombre. Battant est un trio londonien à situer entre Blondie et Suicide – pas si loin des Kills au final. Une boîte à rythmes, des synthés, une guitare post-punk, et une chanteuse aussi craquante que vénéneuse (madame Ivan Smagghe — décidément, ce mec a tout pour lui). Gris est la couleur.
No head (Kill the Dj/Module) www.myspace.com/battantbattant

Chinese Man > le 28 à l’Affranchi
L’analogie est frappante : comme eux, ils sont trois à avoir émergé du terreau local, partagent un goût immodéré pour les musiques noires (soul, funk, hip-hop, reggae…), ont été rattrapés par la pub, et proposent un « live » avec platines et vidéos. Les Aixois de Chinese Man sont peut-être les nouveaux Troublemakers, en plus groovy mais pas forcément en mieux (cette production assez désuète). Présentation en avant-première de la nouvelle compile, qui sort début avril.
The groove sessions vol.2 (Chinese Man/Differ-Ant) www.chinesemanrecords.com

Brain Damage + Vuneny + Idem > le 28 au Cabaret Aléatoire
On ne tarira jamais assez d’éloges sur le label lyonnais Jarring Effects : le bastion d’Ez3kiel et de High Tone est un modèle d’indépendance, qui a su évoluer au fil des ans sans jamais perdre en cohérence. En 2009, son orientation est plus sombre, quasi-indus : le métal a envahi l’herbe. Si le dub de Brain Damage en portait les germes, la musique d’Idem et Vuneny (des Bosniaques) traduit pleinement cette veine noisy et urbaine. Avec un gros travail sur les visuels.
www.jarringeffects.net

Belleruche > le 3 au Nomad’Café
Retour de Belleruche au Nomad’Café : le trio de Brighton avait déjà enflammé la petite salle fin 2007. La formule est simple : un mec aux platines pour envoyer une base hip-hop funky, un guitariste (fan de Django) pour lui donner un peu de couleur, et une chanteuse aux inflexions soul qui établit d’emblée un rapport chaleureux avec le public. Dans l’esprit, on pense à Morcheeba : ça vaut ce que ça vaut, mais c’est quand même au-dessus (et surtout beaucoup moins cher).
The Express (Tru Thoughts/La Baleine) www.belleruche.com

Jay-Jay Johanson > le 3 au Cargo de Nuit (Arles)
Celui-là, on s’en tamponnerait presque comme de sa première lessive. Ce serait dommage : si les couleurs du Suédois sont un peu délavées, elles ont plutôt passé l’épreuve du temps. Douze ans après ses débuts (ce goûteux Whiskey), Jay-Jay Johanson fait du Jay-Jay Johanson. Sa voix de Chet Baker épouse un canevas sonore toujours aussi souple, fait de jazz et de mélancolie, et si on doit encore parler de « trip-hop », le blondinet en figurera une touchante excroissance.
Self-portrait (Art/Virgin) www.jay-jayjohanson.com

Zong + Tribeqa + Jako Maron… > le 4 au Cabaret Aléatoire
Une soirée avec le label Bi-Pole, qui a son cœur (ses studios) à La Réunion mais sa tête (ses bureaux) à la Friche depuis peu. D’où l’idée de fêter la réédition du dernier album de Zong, son groupe fétiche, au Cabaret. Zong, c’est ce trio réunionnais insolite, alternatif et coloré, que l’on avait pu voir à la Fiesta, ou encore pour l’ouverture de la boutique Pardon (son sponsor). A ses côtés ce soir, un plateau festif, avec notamment la révélation française Tribeqa.
Fractures + Rar’té (Bi-Pole/Rue Stendhal) www.bi-pole.org

Erik Truffaz & Sly Johnson > le 4 à l’Artéa (Carnoux)

Toute l’œuvre d’Erik Truffaz est placée sous le signe de la rencontre. Celle du jazz et des musiques « actuelles », celle de l’organique et de l’électronique, et bien sûr celle de « l’autre ». L’aboutissement de cette œuvre tient peut-être dans ce coffret sorti récemment : trois disques pour autant de rencontres avec Murcof, des musiciens indiens et donc Sly Johnson (ex-Saïan Supa Crew). Celui-ci utilise sa voix comme un instrument : bluffant. Date unique dans le sud.
Paris (Blue Note) www.eriktruffaz.com

Mongrel > le 6 au Poste à Galène
On termine avec l’une des révélations du moment : Mongrel, un quatuor anglais qui incarne à merveille ce creuset d’influences multiples qu’est Londres. Porté par l’ancienne section rythmique des Arctic Monkeys, le guitariste des Babyshambles et un jeune Mc d’origine irakienne, ce groupe totalement crossover et politique (interdit d’antenne sur certaines radios anglaises) s’inscrit dans la lignée des Clash et autres Asian Dub Foundation. Allez les voir : ça envoie.
Better than heavy (Wall Of Sound) www.myspace.com/wearemongrel

PLX