Depuis Trilogie sale de la Havane, Gutierrez nous plonge derrière la carte postale de la Havane pour nous parler moins de Cuba que de ses habitants, qui résistent et vivent sous le régime castriste. Dans ce roman ouvertement autobiographique, il nous raconte les premières années de la révolution, celles de son adolescence, de son service militaire, avec pour révolution la dictature que l’on sait. Gutierrez écrit comme il parle, éructe, s’enivrant des situations les plus amorales pour raconter les putes, les fous, les alcooliques qui peuplent un Cuba en forme d’immense cage décrépie, dans laquelle hommes et femmes tournent en rond, boivent et baisent. Gutierrez ne parle que d’expériences sexuelles à l’intérieur d’un Cuba cloisonné et sans moyen d’expression pour ses habitants, avec une force d’exister qui donne à son (et ses) livre(s) une puissance animale.