L’underground international à L'embobineuse

L’underground international à L'embobineuse

Soyez sympas, embobinez

Toujours en marge, l’Embobineuse attaque fort la rentrée avec un week-end artistiquement stimulant : l’underground international dans tous ses états.

embob%20Red%20Heroine%20band.jpgEn ces temps de rupture où la culture perd peu à peu sa singularité pour se transformer en bien de consommation, l’Embobineuse affiche haut et fort ses convictions : proposer une programmation culturelle nécessaire, légitime, exigeante et intelligente… Dernier exemple en date, ce concentré d’artistes imprévisibles, innovants et capables de renverser un bon nombre de repères, programmés au moment même où l’attention se focalisera sur un événement de toute autre envergure… Le Devil Music Ensemble, sorte de Cinematic Orchestra à la texture sonore moins lisse et à géométrie variable, ouvrira les festivités (le 25). Si le procédé utilisé par ce groupe (ciné-concert construit sur une trame de musique expérimentale) n’est pas nouveau, il ne sert pas pour autant de prétexte. En nous plongeant dans l’illustration musicale de Red Heroine, un vieux film de kung-fu de 1929, le DME s’applique à travailler sur la théorie de la congruence, à savoir la perception des images et leur principe d’adéquation/inadéquation. Le même soir, et dans un registre plus léger et psychédélique, les Cartune Xprez & Hooliganship mettront du bubblegum dans nos oreilles : leurs inventions 8-bit japanisantes devraient transformer la salle en une vaste cour où Zappa se serait senti à l’aise, dans la lignée de son fameux Jazz from Hell (1986)… Le lendemain, Amolvacy (avec des membres de No Neck Blues Band, Volcano The Bear & Ultramarine) viendra déployer les hélices de sa transe nébuleuse. Une dose de flamboyance hors norme, une claque qu’il serait dommage de ne pas prendre. Suivront les Israéliens TV Buddhas qui, à eux seuls, ont autant d’énergie que Sonic Youth, Acid Mother Temple, Faust et Ruins réunis… La soirée comptera aussi sur la présence de The Room (Jean-Marc Montera du GRIM associé à Anything Maria), un duo marseillais qui malmène la pop, l’attirant dans des chemins de traverse bien inspirés. Un peu comme si Elysian Fields avait mis les doigts dans la prise… L’Embobineuse remet le couvert dès le lundi 28 avec Kayo Dot, l’une des signatures de Tzadik (le label de John Zorn) qui sent bon le jazz-rock léché, l’expérimental, le chaos et le foutre qui s’assèche : un groupe majeur et brillant de la scène underground new-yorkaise. Dans la foulée, notons que Lavigna, la sœur locale et spiricacatuelle de Costes, fera une apparition avec un show hardcore et féroce (âmes sensibles s’abstenir)… Notez enfin que l’équipe de l’Embob’ a l’ingénieuse idée de nous la refaire au mois d’octobre, avec un programme hallucinant. A vos marques…

Texte : Lionel Vicari
Photo : Devil Music Ensemble

Devil Music Ensemble + Cartune Xprez & Hooliganship : le 25.
Amolvacy + TV Buddhas + The Room : le 26.
Kayo Dot + Lavigna : le 28.
Rens. www.lembobineuse.biz