Loin d’elle - (Canada – 1h45) de Sarah Polley avec Julie Christie, Gordon Pinsent…

Loin d’elle – (Canada – 1h45) de Sarah Polley avec Julie Christie, Gordon Pinsent…

Mardi 8 mai, jour férié, ciel bleu et grand soleil. Ce n’est pas un petit mistral de rien du tout qui va m’empêcher d’aller faire une bonne sieste au bord de la mer. Petits préparatifs, je vérifie, j’ai tout…

Ne dites à personne que je suis un loser

Mardi 8 mai, jour férié, ciel bleu et grand soleil. Ce n’est pas un petit mistral de rien du tout qui va m’empêcher d’aller faire une bonne sieste au bord de la mer. Petits préparatifs, je vérifie, j’ai tout : mon maillot, un bouquin, mon portable, et même le petit sourire que j’avais perdu depuis dimanche soir. C’est vraiment une belle journée. Le mardi, c’est aussi jour de bouclage à Ventilo ; et là je pense à mes besogneux camarades qui s’activent pour sortir ce numéro à temps. Joli hasard, mon téléphone sonne à ce moment-là, on m’appelle de la rédaction : « Ouais écoute… là, on est un peu emmerdés… y a personne de chez nous qu’est allé voir Irina Palms hier soir en avant-première… nous faudrait une autre chronique ciné…» Ma mère dit souvent que je suis un garçon généreux, et en fait — même si elle n’est pas vraiment objective — elle n’a sur ce point pas trop tort. Bref, en une minute, je me retrouve à prendre la direction du César au lieu d’aller flemmarder au soleil. Il n’y a plus trop le choix ; je vais voir Loin d’elle, le seul film qui me permettra de remettre mon papier à temps. Dans la salle, comme souvent au César, il n’y a que des vieux, enfin des personnes âgées. Quand le film commence, je comprends : le sujet de ce film canadien, c’est Alzheimer. Déjà c’est gai ! La suite est encore plus triste : il y avait longtemps que je n’avais pas vu un film aussi mauvais au cinéma. Scénario simpliste, acteurs insipides, musique affligeante, ce pauvre mélo n’a vraiment rien pour lui, et encore moins pour moi, même pas un petit accent local dont je pourrais me moquer ou un plan avec un ours (je ne sais pas si je vous l’ai dit, mais j’aime beaucoup les ours). Pour mon article, il doit pourtant bien y avoir quelque chose à tirer de ce film, alors je cherche, je fouille, je suis même prêt à embellir les moments les moins pathétiques, mais je n’arrive pas à les trouver. Bref, je finis par m’y résoudre : je viens de me farcir une vraie daube ! Fin de la séance, je sors de la salle, le soleil inonde la place Castellane, des jeunes gens passent avec des serviettes autour du cou. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai vraiment l’impression d’avoir gâché ma journée. Il y des jours comme ça…

nas/im