Les séries scientifiques

Les séries scientifiques

Une fois n’est pas coutume, Ventilo ne s’intéresse pas à une série, mais à un courant (pas forcément alternatif) : les séries scientifiques… (lire la suite)

Tube à essai n°1

Une fois n’est pas coutume, Ventilo ne s’intéresse pas à une série, mais à un courant (pas forcément alternatif) : les séries scientifiques.

Ô temps troublés de campagne électorale où, grâce aux Experts, plus aucun citoyen français n’ignore comment se réalise un test ADN et que, même de l’autre côté de l’Atlantique, ça coûte cher. Sale temps pour les virus, après les séries hospitalières de nos années 90, voici le déferlement des séries scientifiques. A tel point que même la production française s’y attelle, pitoyablement soit dit en passant, avec R.I.S. qui se trouve être l’adaptation d’une série italienne, elle-même improbablement adaptée des Experts. Du clonage et de ses dérives…
La police scientifique donc, première héroïne de ce courant. On nous propose des équipes de flics scientifiques à toutes les sauces, éveillant à différents degrés notre intérêt. Du médiocre, sans imagination et même pas glauque (Preuves à l’appui, ectoplasmique) au médiocre stylisé et glauque à souhait (Les Experts : Miami), en passant par le sporadiquement divertissant Experts : New York et ses beaux plans en plongée des gratte-ciel de Manhattan, on en oublierait presque la relative qualité du patient zéro (celui qui propagea le virus), Les Experts : Las Vegas. Intrigues troubles et imaginatives, personnages et interprétation ad hoc, on s’en lasse un peu moins vite que ses succédanés.
Mais le mot est lancé : lassitude. La traditionnelle série policière aurait tendance à moins souffrir de ce handicap car se trouvant, de fait, plus en prise avec l’humain. Pourtant virus, molécules, caryotypes, prions et autres réjouissances biologiques microscopiques possèdent un catalogue au moins aussi fourni en crimes retors, trahisons cruelles et guerres intestines. Malheureusement au final, l’absence de vraisemblance, les gadgets lassants, les plans de coupe sans surprise et les explications tirées par les cheveux éradiquent méthodiquement ambiguïté et didactisme. On assiste ainsi à l’épuisement rapide des codes propres à ce type de séries et à l’avènement d’un certain maniérisme répétitif.
Mais heureusement la France et les Etats-Unis n’ont pas le monopole du microscope…

A suivre…

Flore Cosquer