Les Informelles à l’Ecole de la Deuxième Chance

Les Informelles à l’Ecole de la Deuxième Chance

Le grand écart

Renouvelant leur pari de concilier recherche artistique et accessibilité, les Bernardines font voguer pour la cinquième fois le navire des Informelles au bout du monde : à l’Ecole de la Deuxième Chance.

Informelles-la-Zouze-cie.jpgJusqu’au-boutistes de l’expérimentation artistique, les Bernardines mettent en place un dispositif aux espaces multiples mais contigus dans le temps, de sorte que c’est au spectateur d’errer entre les propositions.
Issus de différents champs, frottant et croisant leurs origines comme leurs disciplines, les artistes feront ainsi de ces espaces du quotidien leurs terrains de jeux : au-delà de la présentation de leurs œuvres respectives, ils ont accepté de se côtoyer pour se mettre en perspective les uns aux autres pendant les dix jours de résidence précédant leur rencontre avec le public.
Revendiquées comme un art de terrain, invitant à l’idéaliste « partage du sensible », Les Informelles sont avant tout un festival qui fait confiance à ses artistes et ouvre le champ des possibles au spectateur, qui devient à son tour acteur de son parcours.
Celui-ci pourra alors passer de la fantasque Vente aux enchères de la performeuse italienne déjantée Ambra Senatore au politique avec le collectif Transquinquennal, TOC et Till Roeskens ; du métaphysique en crise de Bartleby avec les Bruxellois Guillemette Laurent et Zouzou Leyens à la poétique de l’énergie des mots de Fernand Fernandez ; de la passion du Gars de Marina Tsvetaeva — ici adapté par Rachel Ceysson et le sound designer Josef Amerveil — au plaisir des corps mobiles des Déviations marseillaises de l’imaginative et étonnante compagnie de Christophe Haleb, la Zouze, en passant par les hybrides Anomalies et perspectives de Cécile Saint-Paul ; ou encore du choral No(s) illusion(s) de Clémentine Baert à la mécanique musicale du corps-machine, d’un corps-à-corps avec l’engin deux-roues devenu source interactive sonore — et donc juke-box.
Rhizomatique, le dédale de créations ouvrira ainsi ses portes aux imaginaires, pour peu que l’on soit curieux d’une nouvelle mise en perspective et désireux de profiter de la crise pour se créer d’autres repères, résolument éphémères.

Texte : Joanna Selvidès
Photo : De?viations Marseillaises par La Zouze cie © Cyrille WEINER

Les Informelles : les 18 & 19/09 à l’Ecole de la Deuxième Chance (Place des abattoirs, 15e). Rens. 04 91 24 30 40 / www.festival-les-informelles.org