Le Hush Hush

Le Hush Hush

Inexorablement, le Marseillais noctambule attend. Durant nombre de soirées passées à refaire le monde de la nuit, assis sur les banquettes de fêtes taxées de « trop ceci » ou « pas assez cela » pour réellement s’y éclater…

Inexorablement, le Marseillais noctambule attend. Durant nombre de soirées passées à refaire le monde de la nuit, assis sur les banquettes de fêtes taxées de « trop ceci » ou « pas assez cela » pour réellement s’y éclater, il rêve d’un billet simple – avec hébergement et formule all inclusive – pour l’hédonisme certain d’un « ailleurs ». Est-ce la faute à quelques balais mal placés, ou le manque cruel d’un lieu intra muros emblématique et fédérateur ? Un beau mix des deux, assurément. Depuis son ouverture, le Hush Hush a réussi à trouver sa clientèle, hétéroclite et curieuse, et à s’immiscer ainsi dans l’esprit festif d’un cercle d’avertis. Ses moyens : une com’ bien maîtrisée, une programmation de qualité. Alors, poudre aux yeux ou véritable Eden pour noctambules ? Allons plus loin : le Hush Hush est-il ce club que Marseille attendait ? D’un point de vue géographique, on ne pouvait rêver mieux : il est à deux pas du Vieux Port. On peut donc trouver alentours à peu prés tout en termes de befores et restaurants, mais aussi de facilités de transport (parking, métro…). La proximité directe avec le Polikarpov, l’un des épicentres les plus récents sur le créneau des befores, simplifie grandement les choses : on ouvre les hostilités au « Poli », on (se) termine au Hush Hush. Une fois passée la porte, on pénètre un endroit plutôt petit (capacité de 600 personnes) que ses programmateurs ont su s’approprier : niveau déco, le minimalisme est de rigueur. En revanche, ceux-ci (Virgo et Non é possibilé) ont su tirer parti de l’originalité de sa configuration originelle (nous sommes en fait dans les anciens locaux du Maxi-Club) qui comporte – surprise – une scène indépendante de l’habituelle cabine de Dj. Et ces messieurs sont bien décidés à l’exploiter, avec des Dj’s… et des groupes. Et c’est en cela que le Hush Hush fait fort : il n’oublie pas que le clubbing, donc la fête, n’est pas qu’une affaire de trainspotters. Ainsi, plus qu’un lieu pour puristes, le créneau étant déjà occupé avec réussite par d’autres, il se voudrait être un bastion du bon goût en général, du plaisir en particulier. Et il y parvient grâce à une belle ouverture d’esprit, et au final, pas mal de flair. Ainsi, on pourra y écouter cette semaine le live de l’excellent Matias Aguayo (Closer Musik) et de la chanteuse Solale, sur une bande-son signée Lindström. Viendront ensuite une soirée Tricatel (avec notamment un concert des Shades) et une nuit autour du label Gomma (avec Rodion et Munk), puis plusieurs collaborations avec d’autres experts ès-festivités (Kill The Dj ou les équipes d’autres clubs européens investiront les lieux). A dix euros l’entrée, et dans une ambiance finalement assez décontractée, il serait dommage de s’en priver (à noter qu’on nous a promis des efforts sur l’accueil réservé par les serveurs…). Alors, ce Hush Hush est-il le club que Marseille attendait ? Peut-être pas exactement, mais si nous y mettons du nôtre et arrêtons de rêver « d’ailleurs », il se pourrait bien qu’il le devienne.

JPDC

Le Hush Hush, 23 rue St-Saëns (1er)
Matias Aguayo, Solale (live) et Did, le 6 à 23h, 10 euros