Le domaine des dieux

Le domaine des dieux

La vie est une tragédie, voilà plus de trois mille ans que les Grecs s’évertuent à nous le dire ! S’ils veulent bien l’admettre, les Cartoun Sardines ne se privent pas d’en rire… (lire la suite)

La vie est une tragédie, voilà plus de trois mille ans que les Grecs s’évertuent à nous le dire ! S’ils veulent bien l’admettre, les Cartoun Sardines ne se privent pas d’en rire.

Les histoires de familles helléniques sont complexes, très complexes : tout le monde veut tuer tout le monde, pour des motifs parfois abstraits. Ici, la perversité, la folie, la morale et l’honneur se livrent un duel sans merci — souvent sous le regard amusé des dieux qui, dans l’Empyrée, ne savent plus quoi faire pour se divertir. C’est dans ce cadre mythologico-rocambolesque que Tragedy tente de prendre son essor. Très didactique, le spectacle s’attache dans un premier temps à définir les principes structurels et psychologiques à la base de la naissance de la tragédie. Peu à peu, histoire de toujours plus captiver l’auditoire, on l’invite à suivre en direct les aventures d’Agamemnon, Electre et autres Atride. Sacrifice, guerres, pleurs, colère, prophéties, tout y passe. Hélas un peu maladroitement. Si l’idée de départ est intéressante, la mise en scène ne parvient pas vraiment à nous happer — trop convenue, trop « naïve », malgré un désir évident d’éviter les poncifs et d’être attractif (cf. la variété de moyens mis en œuvre : ombres chinoises, musique, décors imposants…). L’humour de ces clowns souffre de sa tautologie (pourtant principe essentiel du burlesque), parfois au risque de perdre les spectateurs en cours de route. Tragedy agonise un peu, beaucoup.
N’étant pas sans rappeler quelques aventures se déroulant en ce moment à l’Elysée, le spectacle reste néanmoins idéal pour le jeune public, notamment les ados. Ceux-là même qui, dans un autre contexte, aurait trouvé toutes ces malédictions antédiluviennes particulièrement ennuyeuses.

Texte : Lionel Vicari
Photo : Elian Bachini

Tragedy. Jusqu’au 7/10 au Théâtre du Gymnase. Rens. 04 91 24 35 24