L'interview : Jean-Louis Costes

L'interview : Jean-Louis Costes

Surprise ! Avec son roman Grand Père, l’OVNI Costes atterrit chez Fayard. Et en profite pour revenir faire des siennes sur la scène de l’Embobineuse, poupée gonflable sous le bras. Entretien gonflé avec le “roi du caca”… (lire la suite)

Surprise ! Avec son roman Grand Père, l’OVNI Costes atterrit chez Fayard. Et en profite pour revenir faire des siennes sur la scène de l’Embobineuse, poupée gonflable sous le bras. Entretien gonflé avec le “roi du caca”

Les éditions Fayard étaient-elles au courant de tes activités de“terrorist” ou bien alors tu as promis à quelqu’un de haut placé là-bas une sodomie au saucisson à l’ail ?
Le directeur éditorial de Fayard connaît mon œuvre et également mes problèmes avec la justice. Ils m’ont publié malgré tout car ils apprécient ma manière d’écrire. Ils ont adoré le manuscrit de Grand Père, un roman d’aventures trash et mystique qui fait boum dans la tête.


Quel effet ça fait d’être enfin suivi par un gros éditeur ? N’as-tu pas peur de te perdre ou de perdre en crédibilité auprès de ceux qui te suivent depuis longtemps ?
Je suis content d’être publié par un grand éditeur parce que leur qualité de travail et leur réseau de distribution sont excellents. Je ne vois pas en quoi cela décrédibiliserait mon œuvre puisque j’ai écrit Grand Père en toute liberté et qu’ils n’ont exercé aucune censure.


Ce livre pourrait-il constituer un tournant dans ta carrière ?
C’est sûrement une étape importante. Cela va accroître ma notoriété et mon audience. J’aurai donc de meilleurs moyens à l’avenir pour m’exprimer, par des livres, mais aussi sur scène.


Justement, tu présentes également une nouvelle performance, I Love Hate. Peux-tu nous en dire plus ?
C’est un one-man-show de quarante minutes. Chant, cris et actions sur musique enregistrée, avec des chansons intermèdes au piano jouées live. L’histoire : un homme attend anxieusement chez lui la venue d’une fille. Elle finit par arriver, mais il débande et tout merde de pire en pire… La fille est jouée par ma poupée gonflable.


D’où te vient cette surprenante capacité à n’avoir quasiment aucune limite ?
Je n’ai aucune limite mentale parce que j’ai le don d’ouvrir une porte secrète dans ma tête et d’en laisser sortir tous les pires fantasmes et cauchemars. Mais j’ai une limite physique : ne pas mourir connement sur scène à cause d’un acte mal préparé.


La merde est un“outi” très présent dans ton œuvre. Que représente-t-elle pour toi ?
Je chie tous les jours. Je chie autant que je me branle, alors j’en parle autant. Par ailleurs, j’ai remarqué que tout ce qu’on qualifie de merdique et con s’avère en fait intéressant. La fleur pousse dans le purin. La vérité pousse dans mon caca.


Te sens-tu nécessaire dans la société actuelle ? Autrement dit, avec le régime néo-fascisant qui se met en place, considères-tu en quelque sorte que tu montres l’exemple d’une lutte vis-à-vis de la censure ?
Je ne lutte pas volontairement contre quoique ce soit. Je fais ce que j’ai à faire, sans intention militante ni idéologique. Mais si je rencontre un obstacle, je lutte. C’est ma manière de vivre et de créer en faisant tout par moi-même qui peut être considérée comme une résistance de l’individu contre l’Etat. Je suis anarchiste, comme le chat.


Quelles sont tes influences, les œuvres qui t’ont marqué ?
Tout ce qui porte les stigmates de la passion me touche. Que ce soit un chanteur ou un charpentier.

Quels sont tes projets à venir ?
Une tournée aux USA en octobre-novembre 2006. Des nouveaux Cds en français, en anglais. Et bien sûr, écrire un nouveau roman, à la suite de Grand Père. Enfin, planter des bananes en Amazonie.


Une dernière question : quand te verra-t-on aux Présidentielles ?
Dans le bureau de vote, en train de pisser dans l’urne.

Propos recueillis par Lionel Vicari

I love hate, one man show déjanté, le 17 à 21h à l’Embobineuse. Rens. 04 91 50 66 09
Présentation du roman Grand-père (éd. Fayard) le 18 à 18h au Vidéodrome. Rens. 04 91 42 99 14
http://jeanlouiscostes.org