John Rambo - (USA – 1h30) de et avec Sylvester Stallone, Julie Benz…

John Rambo – (USA – 1h30) de et avec Sylvester Stallone, Julie Benz…

Guerre épais

Cine-RAMBO.jpgA l’instar de Woody Allen qui a « envie d’envahir la Pologne lorsqu’il écoute du Wagner », perso, « je veux tout péteeeeer » lorsque je regarde du Rambo. Comme hypnotisé, tel un gamin bercé par les volutes musicales du joueur de flûte de Hamelin, j’enfile mon débardeur qui fait peur — celui de Bernard Lavilliers, période On the road again —, mon bon vieux treillis — acheté en fait cette année pendant les soldes —, ma paire de rangers — je déconne, je sais plus où je les ai foutues —, sans oublier d’apposer un bandeau vintage — ou plutôt une vieille guêtre de quand je me prenais pour Travolta dans Stayin’ Alive — sur mon front, une fois mon visage et mon corps oints de cirage et huile solaire, désolé. Ainsi préparé, je peux balancer un mammouth — un bon gros pétard, pas un pachyderme — par la fenêtre en hurlant « je veux tout péteeeeeeer.» Ce qui, je vous l’accorde, est quelque peut déconcertant pour mon voisinage, vous fait une belle jambe et ne nous dit pas ce qui se trame dans ce quatrième volet des aventures de John Rambo, soit. Alors, autant le sixième combat de Rocky Balboa nous avait émus à souhait — Stallone nous montrait un homme sur le déclin, ruiné et cabossé par la vie —, autant John Rambo remplit malheureusement son cahier des charges bien bourrin et décérébré, prêt à « tout péteeeeer. » Après avoir botté le cul à l’armée US dans Rambo : premier sang, gagné la guerre du Vietnam à lui tout seul vingt après dans Rambo II : la mission et explosé les Russes en Afghanistan dans le trois, l’homme qui murmurait à l’oreille des couteaux est de retour pour le pire — personnages secondaires falots, dialogues didactiques, trame narrative famélique et exactions en tous genres — et le meilleur. Comme ces scènes d’action brutales et primitives, où la violence et le sang versé sont traités sèchement, « à l’ancienne », nous rappelant aux « bons » souvenirs des films italiens des 70’s, tel le Giallo, genre vénéré par Maître Vicari. Hélas, ce quatrième volet, in fine, raconte moins son combat contre l’armée birmane que la volonté de Stallone de prouver à Hollywood qu’il est toujours debout — à grands coups de musculation et de Botox : un geste émouvant mais vain.

Henri Seard