Gould et Menuhin © Sara Lahaye

Gould et Menuhin au Théâtre Liberté

« Nouvel » technologie

 

Pour l’ouverture de sa deuxième saison, le Théâtre Liberté met en lumière le débat sur la technologie opposant deux musiciens d’exception, Gould et Menuhin, dans une création qui fait la part belle aux images du vidéaste Pierre Nouvel.

 D’un côté, Glenn Gould. Ce génie du piano acquiert une renommée internationale au milieu des années 1950, grâce à ses concerts donnés en compagnie de grands noms (Leonard Bernstein, Herbert Von Karajan…), mais aussi et surtout ses interprétations enregistrées de Bach.
De l’autre, Yehudi Menuhin. Contemporain de Gould, le violoniste virtuose sera salué dans le monde entier pour sa profondeur de jeu et son aisance musicale.
Leur débat sur la musique enregistrée constitue le cœur de cette première création de la saison au Théâtre Liberté. Selon Pierre Nouvel, créateur et réalisateur des vidéos, « Dans leur rapport se pose la question de la technologie. Menhunin prônait la musique sur scène, un rapport direct de l’instrument à l’oreille du spectateur. Pour Gould, personne n’avait le même rapport à la musique suivant sa place dans la salle. Il préférait donc passer par la technologie. »
Pour réunir Gould & Menuhin dans un seul et même spectacle, il fallait donc des planches de théâtre, l’idée du soliste Ami Flamer et une rencontre avec Charles Berling. La pièce, duo ou duel, prend la forme d’une conversation entre le premier, racontant à voix nue et du bout de son archet les riches heures et les tourmentes de Menuhin, et le second, plus Gould que Gould au piano.
La mise en scène ? Une mise en abîme. En effet, quoi de mieux pour illustrer un débat technologique que de convoquer la technologie elle-même ? Par un dispositif d’écrans morcelés, la scène du théâtre se décline en sept panneaux vidéo sur lesquels sont projetées des images filmées en direct par les caméras de Pierre Nouvel, mais aussi des films documentaires et des images créées pour l’occasion : « Il y a trois caméras dont deux motorisées. Cela permet de décomposer l’image pour fournir au spectateur une autre vision de celle que l’on peut avoir dans la salle. Et parfois, au contraire, cela permet de faire un gros plan, de donner à voir au spectateur une seule image, très forte. »

Pauline Langevin

Gould / Menuhin : du 20 au 23/09 au Théâtre Liberté (place de la Liberté, Toulon).

Rens. 04 98 00 56 76 / www.théâtre-liberté.fr