Focus 150

Focus 150

L’heure de la revanche aurait-elle sonné ? Pour George Issakidis, ex-partenaire de Christophe Monier au sein des Micronauts, il semblerait en tout cas que les vents soient enfin favorables. Petite remontée d’acide ? (lire la suite)

The Republic of Desire

L’heure de la revanche aurait-elle sonné ? Pour George Issakidis, ex-partenaire de Christophe Monier au sein des Micronauts, il semblerait en tout cas que les vents soient enfin favorables. Petite remontée d’acide ? Flashback : au mi-temps des années 90, le tandem parisien précité se lance dans la musique électronique, à peu près au même moment que les premières divas de la French Touch. Qui va devenir ce que l’on sait, squattant la bande FM et les clubs internationaux, quand nos deux larrons autrement moins vendeurs, puisque nourris au son des premières raves, séduisent surtout en Angleterre (où ils remixent Underworld, les Chemical Brothers et LFO) et ne récoltent en France qu’un petit succès d’estime. A l’orée du nouveau millénaire, l’aventure se termine, chacun part de son côté. Issakidis, peut-être le plus doué des deux, va mettre quatre ans à préparer son retour. Qui pourrait bien être éclatant. Ce Canadien d’origine grecque, installé en France depuis quinze ans, est un malade d’électronique : il élabore lui-même ses propres logiciels, axés sur l’interaction entre son et image, a bossé pour l’IRCAM et s’est principalement produit, ces dernières années, dans des événements idoines. Seulement voilà, sa passion du dancefloor est restée intacte, et a généré l’an dernier un label d’exception : The Republic of Desire. Productions pointues, ligne artistique irréprochable, charte graphique soignée, celui-ci pourrait bien devenir le pendant français d’Output, avec qui il partage cette même noirceur érotique, ce même sens du climat. Trevor Jackson, d’ailleurs, ne tarit pas d’éloges à son sujet. James Holden non plus, et pour cause : plébiscité pour son travail avec Border Community (voir Ventilo #145), le jeune Anglais participe aussi, à sa façon, du retour annoncé des années 90 sur la scène électronique. Si Holden reconnaît donc ses racines trance, Issakidis se revendique plutôt de la techno pure et dure des origines, ou de l’acid-house, qu’il replace aujourd’hui dans le contexte avec des productions plus tournées vers les clubs que vers les grands espaces. Les meilleurs ne s’y sont pas trompé : Speedy J (avec qui il prépare un album), Midnight Mike (Sonovac) et Naum alias Jonnie Wilkes (Optimo) le suivent dans cette aventure, déjà riche de six références maxi très différentes les unes des autres. A la pointe et encore très underground, le label d’Issakidis incarne ainsi à merveille la nouvelle génération française, celle qui n’a pas besoin de s’affirmer en tant que telle pour réussir à l’international. Et mine de rien, c’est un bond énorme.

PLX

George Issakidis + Naum alias Jonnie Wilkes + Midnight Mike, le 11 au Cabaret Aléatoire (voir infos ci-dessous) www.therepublicofdesire.com