Edito 277

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Bas du Front

Front national 1 – Front républicain 0. Résultat attendu par les fouteurs de merde, les chemises brunes ont enlevé le premier tour des élections cantonales à Marseille en rameutant 30 % des votants dans la ville. Devant ce score déshonorant, les hooligans du PSG nous semblent relégués au rang de simples ramasseurs de balles. De la droite estampillée « majorité présidentielle » à sa droite excitée, les supporters les plus dangereux sont parmi nous et ne vont pas forcément au stade. La xénophobie est une tactique de jeu, et dans le camp français, elle est payante. On aura beau prétendre que l’abstention a favorisé la victoire de l’extrême droite, le bulletin Front national a été trop utilisé. Tous les candidats FN seront présents au second tour dans la ville. 24 000 voix, loin d’être inaudibles. Flattez le mauvais sens populaire, il vous le rendra dans les urnes. Racisme, peur, ignorance. Alimentés depuis 2007, les fléaux soulèvent des vagues. « Vague bleu marine », s’enorgueillit le chef blond. Le discours lepéniste s’était banalisé, voilà que ses résultats n’étonnent plus. Ils se couvrent d’une propagande républicaine, faisant des élections le reflet de la volonté populaire. Le président de la République la lamine chaque jour un peu plus, instigateur de ce jeu dangereux. « Je veux du gros rouge qui tache » avait-il proféré à ses sbires avant le débat sur l’identité nationale en 2010. La stratégie politique a-t-elle atteint sa limite ? Rien n’est moins sûr. L’objectif est en vue. 2012 se profile, plus menaçante que jamais. L’élection présidentielle se gagnera-t-elle au concours du plus con ? On attend les candidats. On ne connaît pas encore le vainqueur.

Victor Léo