Edito 237

Edito 237

Tristes Tropiques

Cependant que Luc Besson s’acharne vainement à réclamer ses droits d’auteur (sic) sur les téléchargements de Taxi 4 auprès du législateur, le pays se débat toujours avec la question sociale. Quand les producteurs maigrissent, les figurants meurent de faim. Luc, si prompt à défendre son bout de gras, en oublie les tracas de ses compatriotes de métropole et d’Outre-mer. Si on ne pensait qu’à lui, on aimerait l’aider, le pauvre. Mais voilà, l’affiche qui mobilisera les foules ne sera pas celle-là. En revanche, cinq semaines de grève générale en Guadeloupe pour exiger 200 euros d’augmentation des bas salaires méritaient bien une promo. Une occasion rêvée de rassembler les Français autour d’une belle idée de scénario. Et ce ne sont pas les dirigeants syndicaux métropolitains qui auraient eu le beau rôle. Alors que se préparait en haut lieu un « sommet social », ils acceptaient de laisser de côté le conflit outre marin pour mieux se partager les miettes. Préparez les tomates et les œufs ! Une prestation si navrante que le grand metteur en scène (je ne parle pas de Besson, vous l’aurez compris), n’a pas eu de mal à les renvoyer à leurs chères études. Certes, dans un polar bien ficelé, il y a le gentil, le méchant et le complice un peu bête. Faites la distribution des rôles mais je vous livre le gentil : Elie Domota, meneur du collectif LKP contre la « pwofitasyon » (l’exploitation). Un long métrage célèbrera un jour l’avènement d’un libérateur ou une autre balle enterrera bientôt l’espoir d’un peuple. Vous aimez les happy end ?

Victor Léo