Dondolo : Une vie de plaisir dans un monde nouveau

Dondolo : Une vie de plaisir dans un monde nouveau

Sixteen again

Une vie de plaisir dans un monde nouveau : c’est ce que nous promet Dondolo, le trublion pop qui s’est replongé dans ses racines « indie » pour composer son nouvel album. Une seconde jeunesse ?

dondolo.jpgAu printemps 2007, le premier opus de Dondolo nous avait bien tapé dans l’œil. En compilant une bonne partie de son travail sur une petite décennie, ce trentenaire installé à Aix intronisait un alter ego pour le moins fantasque, puisant dans la pop synthétique des 80’s en faisant fi des supposées barrières entre bon et mauvais goût. Vrai sens de la mélodie et du gimmick, désinvolture et humour à froid : coup de cœur, rencontre, pleine page. On s’était mis à espérer que ce disque, autoproduit, puisse rencontrer à juste titre un large public. Malheureusement, on s’est plantés : Dondolisme est resté un secret d’initiés, et Romain Guerret (pour l’état civil) est passé à autre chose. Pour enfiler un costume de cadre ? Non : Romain est toujours intermittent et il continue de faire des concerts, avec son groupe, dans les petites salles. Ce qui a changé, c’est sa musique : son nouvel album a été réalisé en formation serrée, toutes guitares dehors, et renoue pleinement avec ses influences « indé ». On avait aperçu Dondolo en héritier de Jacno (dandysme et synthés cheap), le voici aujourd’hui en leader d’un groupe qui pourrait presque être affilié au revival « twee-pop » (anglo-saxon), avec ses mélodies diaphanes tapies sur un nuage de décibels. Pourquoi un tel virage ? « Je viens du rock mais j’ai toujours écouté de la musique populaire à la radio, il n’y a pas de fossé pour moi : je pars du principe qu’une bonne chanson, c’est une bonne chanson. Ce qui guide mon parcours, c’est la recherche de la pop-song parfaite, qu’elle soit faite avec un synthé ou une guitare. Bon, les synthés m’ont un peu gonflé ces derniers temps… Je préfère les guitares, clairement, avec un son crade. » Composé en quelques mois et enregistré très rapidement, le disque, essentiellement chanté en anglais cette fois-ci, résonne comme une ode aux premiers émois adolescents, ceux du plaisir simple de jouer avec ses potes des chansons qui n’ont pas leur âge, entre classicisme indie et accélérations punk. Une orientation musicale qui est en totale résonance avec le fil conducteur d’Une vie de plaisir dans un monde nouveau : la fuite en avant, mêlée d’un sentiment diffus de nostalgie pour une époque désormais bien révolue. « J’ai composé cet album dans une période de ras-le-bol de plein de choses, avec l’envie de partir vite sans savoir vraiment où aller. J’aime cette phrase, Une vie de plaisir dans un monde nouveau : elle est pleine de promesses, et en même temps très pessimiste, ça peut sonner comme un slogan publicitaire. » L’album sortira sur Division Aléatoire, le label du Cabaret Aléatoire, dans les prochaines semaines. Qu’il rencontre ou non son public, finalement, n’est sans doute pas l’essentiel, puisqu’il témoigne simplement d’un besoin artistique de faire, malgré la crise, mais également de l’habileté de son géniteur à enfiler les costumes. Soyez-en sûrs, Dondolo n’est jamais vraiment là où on l’attend.

PLX

Prochainement dans les bacs : Une vie de plaisir dans un monde nouveau (Division Aléatoire)
Rens. www.myspace.com/dondolo8