Grendel est un esprit malin, un démon qui, depuis le milieu des années 80, hante divers personnages. Cette création originale de Matt Wagner passe aujourd’hui entre les mains d’autres auteurs et éditeurs, proches collaborateurs et amis. Pour autant, l’ambiance n’en pâtit pas, au contraire. Encore plus sombre, encore plus sordide, encore plus efficace. Grendel, l’enfant du démon est une sorte de condensé d’Emily Strange, avec ce que Tim Burton aurait pu faire de plus glauque s’il en avait eu les tripes. Le trait, vif et torturé, aspire le lecteur dès la première page. Le reste n’est que confirmation. Le scénario se nourrit de flash-back, se faufile dans l’esprit de cette gamine possédée, alimente une discussion fantasmée entre le Mal et l’Innocence… Grendel…, à cause de sa marginalité assumée, ne sera malheureusement pas un succès fracassant, mais mérite véritablement le coup d’œil.