Robinson de Michele Di Stefano © Andrea Macchia

Dansem #17

L’Interview
Cristiano Carpanini

 

Le directeur de l’Officina aborde la dix-septième édition du festival Dansem avec un point d’interrogation sur le devenir de la danse en PACA. Une manière de rester en éveil et de prolonger une réflexion sur la pertinence du geste des deux côtés de la Méditerranée.

 

Pourquoi ouvrir la programmation d’un festival sur la danse en Méditerranée à des artistes travaillant dans le Nord de la France (Olivier Dubois, Catherine Diverrès) ?
La question de la Méditerranée est moins tangible cette année. La venue de Catherine Diverrès répond à l’envie de programmer une soirée, avec Francesca Foscarini, sur la place de la femme dans l’interprétation, seule sur la scène. Quant à Olivier Dubois, c’est une réponse positive au Théâtre d’Arles qui est un partenaire de longue date et qui nous permet de présenter une pièce importante. Je pense que c’est un puzzle de choix qui fait sens dans la programmation.

 

Comment passe-t-on de la Capitale européenne de la Culture à 2014 ?
Pour 2013, on a travaillé sur un projet qui nous a permis de structurer l’activité pendant cinq ans avec les Miniatures. On continue à les faire vivre avec huit jours de résidence au festival de Ramallah et on étudie des pistes pour les diffuser (Amsterdam), mais il ne faut pas perdre le bénéfice de 2013, car le public s’est étendu. Avec les prévisions de la réforme territoriale et de l’assurance chômage, tout peut changer. Quel sera notre rôle à l’avenir ? Il faudra voir si l’Officina reste une force de proposition. On doit être dans l’auto-évaluation. Il faut également articuler encore plus les relations entre les structures pour aider les artistes à développer leur travail. Les premiers retours de manifestations restent encourageants, le public continue à sortir.

 

Les baisses de budget pénalisent-elles cette dix septième édition ?
On reste sur une programmation d’un mois.

 

Comment percevez-vous l’évolution de la danse aujourd’hui ?
Il faut faire attention à la nouvelle génération, qui n’a pas un langage établi. Il n’y a pas que du conceptuel ou de la non-danse, il faut construire un vocabulaire. Avec les Miniatures, on a permis aux artistes des rives du Sud de se rencontrer et de créer une circulation. Cela participe à une variété de styles et de formes qui ne sont pas concentrés sur une seule pratique. Il faut créer le contexte pour aller vers des formes hybrides, comme une fenêtre ouverte sur le performatif.

 

Vous êtes particulièrement fidèle aux artistes. On pense notamment à Georges Appaix…
A chaque fois que je vois ses spectacles, il y a quelque chose de poétique qui me reste. Il y a aussi notre fidélité à Danya Hammoud qui propose un travail sur la présence sans esthétique particulière. C’est une démarche engagée. Il faut continuer à explorer et je n’ai pas perdu de vue ce qui peut faire encore sens.

Propos recueillis par Karim Grandi-Baupain

 

Dansem : du 6/11 au 16/12 à Marseille, Aix-en-Provence et Arles.
Rens : 04 91 55 68 06 / www.dansem.org

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