Lors d’une superbe rétrospective au cinéma le Miroir, à Marseille, nous l’avions déjà souligné dans ces pages : l’émigré Douglas Sirk est un cinéaste essentiel, dont l’œuvre offre de nombreux degrés de lecture, au-delà des mélodrames technicolorisés larmoyants. Sirk est le cinéaste des extrêmes, de l’écartèlement, de l’opposition, de la lutte. Marqué à jamais par sa fuite d’Allemagne lors de l’avènement du nazisme dans les années 30, il n’aura de cesse dans sa carrière hollywoodienne d’aborder par la symbolique le grand écart de nos contradictions, mettant fréquemment en opposition personnages fragiles en lente autodestruction face aux personnages puissants taillés dans la roche. Un superbe coffret pour ce cinéaste majeur.