And on the other hand #4

And on the other hand #4

Des musiciens en liberté

Pour sa quatrième édition, le festival des musiques improvisées And on the other hand joue la carte de l’ouverture et de la rencontre, en multipliant les lieux de prestations et les disciplines.

La-Meson-And-on-the-other-h.jpgTous les musiciens le savent : chaque prestation s’accommode d’une somme de paramètres contingents et variables (le lieu, l’humeur, le public…) qui la rendent unique. Une fois ce principe admis, ou l’on essaie de maîtriser ces variables, ou l’on décide de jouer avec et, poussant le raisonnement jusqu’au bout, on se laisse la liberté d’improviser, pour se mouvoir dans des espaces où l’on fait la musique plus qu’on ne la joue (tout au moins autant), où guettent les désastres, les miracles et les instants magiques. C’est tout l’art du musicien de faire pencher la balance du bon côté, mais aussi celui du programmateur que de savoir à qui il confie cet espace de création. Autrefois conçue, avec bonheur, comme une carte blanche à Emilie Lesbros, la programmation, en relation avec la diversité des lieux de prestations, s’ouvre à des suggestions, devient plus collégiale. Elle reste cohérente, variée, qualitative, et assure la perspective de quelques belles rencontres. Parmi celles-ci, des sculpteurs d’espace sonores (C. Fichaux) en totale interactivité avec le lieu et les passants, pour une intervention que l’on imagine volontiers festive et décalée, puisque menée en collaboration avec une émanation du collectif Grand Chahut (Trio Sonar). Il y aura aussi des chercheurs de sons, qui sur une trame à dominante technologique (B. Chaval) pour un travail basé sur la maîtrise du larsen et des « boucles », qui sur une trame plus instrumentale et acoustique (N. Dick, G. Etevenard). Enfin, des instrumentistes virtuoses, émanant et se nourrissant de divers courants musicaux, étiquettes que l’on hésite toujours à coller, surtout quand il est question d’expression libre. Citons néanmoins, comme influence dominante ou fondamentale de leurs univers respectifs, le jazz (B. Santacruz, H. Poulsen, N.Cante, le duo de R. Boni, E. Lesbros), ou le « dit » classique (E.Cremer, S. Helary). Il y a ainsi matière, pour chaque auditeur-spectateur, à visiter des terres de prédilection ou à se laisser surprendre et embarquer. Au gré des lieux, on trouvera des expositions de sculpteurs, céramistes ou mosaïstes, et toujours des rencontres, avec des gens, les artistes et ceux qui vous accueillent et ambitionnent de passer avec vous un agréable moment de créativité et d’échanges.

Texte : Frédéric Marty
Photo : G. Etevenard

And on the other hand #4 : du 18 au 20 à Marseille dans divers lieux.
Rens. 04 91 50 11 61 / www.lameson.com