Manifesta Film Program - Une proposition du Center Creative Ecologies 3/3 (V.O.)

Programme de 4 courts métrages : The Mermaids, or Aiden in Wonderland de Karrabing Film Collective (Aborigène/Australie - 2018 - 26'), Guardian of Corn de Antonio Paucar (Pérou - 2013 - 3'), Destinies Manifest de John Jota Leaños (États-Unis - 2017 - 7') et Dislocation Blues de Sky Hopinka (Ho-Chunk/Pechanga/Luiseño - 2017 - 17')

Le programme cinématographique de Traits d’union.s présente une sélection de films réalisés ou sélectionnés par des participants de la biennale.  Nombre d’entre eux travaillent vidéo et performance, mais inscrivent leur travail dans des pratiques collectives et militantes. Si de nombreux films ont finalement été un refuge durant la pandémie, la salle de cinéma permet cette expérience collective qu’on appelle cinéma. 

The Mermaids, or Aiden in Wonderland de Karrabing Film Collective

Les Sirènes, ou Aiden au pays des merveilles offre un paysage futuriste dépouillé dans lequel des populations non Indigènes luttent pour leur survie, dans un environnement extérieur devenu toxique en raison de l’extraction des ressources et de la pollution industrielle.

Dans un futur pas si lointain, les Européens ne parviennent plus à survivre pour de longues périodes à l’extérieur, alors que les populations indigènes le peuvent encore. Aiden, adopté par une famille blanche, est emmené en voyage, explorant les deux perspectives possibles. Le film le plus déroutant parmi ceux du Karrabing Film Collective est aussi le plus expérimental sur le plan stylistique.

Le Karrabing Film Collective (est. 2008) est un groupe primé d’une trentaine de cinéastes et d’artistes qui utilisent leurs pratiques esthétiques à des fins d’auto-organisation et d’analyse sociale. La plupart des Karrabing sont Indigènes et vivent dans une communauté rurale du nord-ouest de l’Australie. Dans la langue indigène de l’Émirat, Karrabing signifie “marée basse“. Ce terme fait référence à un moment de rassemblement, ainsi qu’au littoral qui relie le Karrabing Film Collective en tant que groupe familial élargi au-delà des lignes sociales. Leurs films et installations ont été présentés lors de biennales, de festivals de cinéma et d’expositions dans le monde entier.

Guardian of Corn de Antonio Paucar

Paucar est né à Huancayo, au Pérou, en 1973. Jeune homme, il a suivi une formation d’apiculteur, puis a étudié les beaux-arts à l’UdK de Berlin ainsi qu’au Chelsea College of Arts and Design de Londres. Il vit et travaille à Berlin et dans les Andes péruviennes, et les aller-retours entre ces deux cultures différentes ont été au cœur de son travail. Il croise et échange constamment les références et les relations de son identité multiculturelle.

Le cœur du travail de Paucars réside dans ses performances dans lesquelles il crée un corps dense de lectures qui dépassent le langage. Dans ses vidéos et ses performances, Paucar communique par les déplacements de son corps dans l’espace. Des mouvements très concentrés et subtils à travers des espaces naturels ou urbains et des lieux publics délimitent un monde imaginaire intense, chargé de lectures symboliques et culturelles. Le sens de son travail se trouve dans la mise en scène poignante de la différence culturelle.

Destinies Manifest de John Jota Leaños 

John Jota Leaños combine fouille culturelle et création artistique pour déchiffrer des histoires non écrites, qu’il transforme ensuite en animations de fiction et de non-fiction. D’origine mexicano-italo-amérindienne, il s’identifie comme faisant partie d’une tribu qu’il appelle “Mexitaliano Xicangringo Güeros” ou “Los Mixtupos”. Leaños s’efforce d’enquêter sur et de révéler les différentes injustices sociales, politiques et économiques auxquelles les Chicanos sont confrontés au quotidien.

Dislocation Blues de Sky Hopinka

Dislocation Blues esquisse une réflexion libre et très personnelle sur la manifestation de Standing Rock dans le Dakota du Nord – un rassemblement historique de communautés indigènes et d’alliés qui se sont solidarisés pour résister à la construction du gazoduc Dakota Access en 2016-17. Narré par les voix des participants Terry Running Wild et Cleo Keahna, le film tire des réflexions contemporaines et rétrospectives sur ce à quoi ressemblait la participation à cette communauté diversifiée, et sur sa signification

Videodrome 2
Le jeudi 1 octobre 2020 à 20h30
Prix libre, conseillé : 5 € (+ adhésion annuelle : 5 €)
https://www.videodrome2.fr
49 cours Julien
13006 Marseille
04 91 42 75 41