Camille + Témé Tan + Hollydays

Chanson pop

Camille
Où était donc passée Camille ?
Partie près d’Avignon, Camille voulait se baigner de lumière et s’ouvrir à d’autres champs vibratoires. Elle a besoin d’espace et de silence. En quête absolue d’une nouvelle énergie proprement solaire, Camille se ressource. Elle s’est installée juste à côté d’une chambre d’écho ancestrale. La Chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction. La chanteuse est plongée dans les fluides d’une bâtisse édifiée au 12siècle : les murs parlent et font chanter Camille.
La voix devient corps. Et le corps devient son. Comme toujours chez Camille, le travail est à la fois métaphysique et mystique. C’est aussi dans ce cas précis l’histoire d’une longue gestation. Camille a mis au monde un opus qui a crié en sortant de sa matrice un oui majuscule, coiffé d’un tréma significatif. Tout est dit dans ce titre manifeste. Un sens qui permet de percevoir les sons, et d’être dans l’accord parfait de l’ouverture. Entrez dans la métaphore et tout devient limpide. Le O symbolise la matrice, le U le réceptacle et le I la rectitude. Le tréma indique par ailleurs que ce oui est bien planté. Trois lettres pour signifier un cahier des charges. C’est avec MaJiKer, percussionniste de formation et fidèle complice, que Camille a travaillé ses rythmes impairs. Clément Ducol les a ensuite interprété sur le disque. Plaisir partagé aussi de travailler en équipe. Clément Ducol et Maxime Le Guil, tandem précieux. Clément au tambour, et à l’arrangement des choeurs lyriques, Maxime ingénieur du son et mixeur de l’album. Ensemble, ils ont aussi travaillé sur les programmations.
Avec Camille tout est toujours organique. Le son comme le souffle donnent vie au mouvement. Et sans mouvement pas de chanson, dans tous les cas pas celles-ci. Il fallait aussi reconnecter avec le sens du rythme par la danse. Cet album va ainsi se connaître et se reconnaître dans l’histoire d’un patrimoine, celui des danses traditionnelles. Des danses qui mènent à la transe, des danses qui osent s’échapper de la chanson. D’un disque qu’elle avait d’abord imaginé très politique, elle a fait un disque poétique. Un opus de paix en plein tumulte. Cette sensation profonde passe par la compréhension technique de la musique.
Cherchant à l’infini la précision sur le timbre, sur sa sonorité et ses possibles échappées soprano. La confrontation des temps a produit cet album profondément contemporain mais aux racines si anciennes qu’il devient l’incarnation sonore de l’intemporalité. Une ultra modernité universelle dont la couleur dominante serait l’indigo. La septième couleur de l’arc-en-ciel. Comme le nombre de notes de la gamme musicale. Chez Camille tout est décidément musique.
http://www.camilleofficiel.fr/

Témé Tan
Témé Tan a le voyage dans le sang – né en République démocratique du Congo, sa famille se partageait entre Bruxelles et Kinshasa – ce qui reflète parfaitement le mode de vie d’un jeune homme moderne, qui peut se sentir chez lui sur chaque continent, imprégné d’un profond respect pour l’ailleurs.
Tanguy a grandi entouré de sonorités congolaises, de zouk et de rumba ; ce n’est pourtant qu’à son arrivée à Bruxelles, à l’école, qu’il commence à faire de la musique. Déterminé, curieux, comme toujours. Habité par une soif d’apprendre inépuisable. Bien qu’il n’ait jamais appris à jouer un instrument avant d’intégrer son premier groupe, il apprivoise la guitare après être tombé amoureux de la bossa et tropicalia brésilienne et s’accompagne rapidement d’un MPC pour crée  les beats qu’il ne trouve nulle part ailleurs.
Son entourage apparente vite ses sons à de la musique du monde, ce qui déconcerte le jeune autodidacte qui s’est certes toujours senti africain, mais qui a toujours été considéré comme blanc et européen dans son pays d’origine, le Congo. Il voyagera énormément pendant ses études, en Amérique du sud notamment. Au Japon, aussi, où il découvre la pop japonaise sophistiquée d’artistes comme Cornelius ou Tujiko Noriko ; qui reste encore aujourd’hui une source d’inspiration incroyable.
C’est finalement la sortie d’un nouvel album de Konono n°1 qui sera le déclencheur: « J’ai directement été submergé par ce son « congotronics’, une évidence ». C’est à ce moment précis que tout se mélange, que tout ce qu’il a écouté jusque-là, que tous les voyages et les sons de sa vie s’entremêlent.
Le rap français des années 90’s, les grooves brésiliens des années 60’s, l’expérimentalisme japonais des année 2000 ou encore des groupes comme Animal Collective ou cLOUDDEAD, se sont connectés aux souvenirs musicaux de l’enfance. Tanguy a commencé à concevoir une voix, une identité. Témé tan était né, nom inventé par ses amis japonais. Un premier 7’’ sorti sur Limite Records, et une fraicheur innée ont attirés l’attention de [PIAS]. Aujourd’hui, quelques années plus tard il est temps de passer à l’étape suivante. Une belle époque qui voit éclore des artistes comme Jai Paul, Mo Kolours ou encore El Guincho, qui ouvrent la voix d’un métissage musical loin des clichés de la ‘world music’. Témé Tan s’est trouvé un espace créatif basé sur les différentes phases de sa vie, inspiré des diverses cultures et traditions qu’il a explorées. Et ce n’est qu’un début…
https://www.facebook.com/temetan.page/

Hollydays
On aime les chansons, celles qu’on chante comme ça sans raison, des refrains entêtants qui
parlent de nous, de toi, des autres, ceux que tu chantes en choeur dans la foule avec ton voisin. Car finalement on veut tous la même chose : partir au Brésil sur un coup de tête, faire l’amour sur des plages désertes, se moquer de tout, se moquer de nous. Être libres d’aimer deux, trois, douze personnes, de chanter dans un garage, dans la rue, dans la douche, de ne pas sortir le soir ou de ne pas se coucher. De quitter la banlieue, de quitter la province, de
quitter Paris. Libres d’inventer des mots, de s’appeler hollydays parce que c’était l’année des h, et que papa etait bûcheron. Libres de l’écrire comme on veut parce que Madonna l’avait déjà pris. Libres de créer nos propres vacances.
https://www.facebook.com/hollydaysband/

Théâtre Silvain
Le vendredi 8 juin 2018 à 18h30
32 €
www.ledition-festival.fr
Chemin du Pont / Anse de la Fausse Monnaie
13007 Marseille
04 91 14 54 29

Article paru le mercredi 30 mai 2018 dans Ventilo n° 411

L’édition Festival

Édition originale

 

Dix artistes, trois lieux et quatre jours pour faire plaisir à nos sens : jouissance auditive assurée avec la nouvelle cuvée de l’Édition Festival !

  Depuis sa création en 2014, les têtes pensantes de ce parcours musical urbain mettent en lumière la cité phocéenne en s’installant dans des lieux d’exception comme le Théâtre Silvain, qui s’inscrit naturellement comme scène symbolique de la manifestation, et, nouveauté cette année, le Musée d’Art Contemporain, qui accueille une programmation pointue. Derrière ce festival « pas comme les autres », plus qu’une équipe, une famille : la Coopérative InterneExterne, la SAS Concerts et The Talent Boutique, en collaboration avec Borderline. La direction artistique assurée par Xavier Decleire (la SAS) et Pierre Blanc (The Talent Boutique) oscille entre musique électronique teintée de pop et musique pop teintée d’électro. « Mais attention, pas d’électro boom boom, précise Charles, expert en communication sur l’Édition. On veut rendre les gens heureux ! » Il faut dire que pour la « Coopé » (comme ils disent au bureau), « chaque spectateur est un opérateur culturel ou un artiste potentiel. » Les acteurs de l’Édition mettent ainsi un point d’honneur à partager, échanger et transmettre, en s’interdisant toute forme d’élitisme. Le nom du festival lui-même a été choisi de façon démocratique, c’est dire ! La soirée d’ouverture au Théâtre Silvain sera placée sous le signe du déhanché de popotins et de la diffusion de bonheur avec les romantiques Polo & Pan, sa majesté L’Impératrice et ses rythmes « Mata-harisant », et le Marseillais d’origine Danton Eeprom qui viendra en « Band » présenter son nouveau live. Vendredi soir, les babysitters ne manqueront assurément pas de boulot : les jeunes parents pourront allègrement s’encanailler, toujours dans le théâtre de verdure de la Fausse-Monnaie, en écoutant Camille qui ne mâche pas ses mots, Témé Tan, les mains et les yeux du métissage musical, et le voyage fantasmagorique proposé par Hollydays. Samedi 9, c’est du sur-mesure, une programmation pensée spécifiquement pour coller à l’esprit [mac]. Trois personnages fantaisistes exposeront leurs sons sur fond de musique électro contemplative : Daedelus en dandy doux dingue, Mondkopf, le Rimbaud de l’électro, et Johan Papaconstantino, délicieusement protéiforme. Dimanche, pour sortir du festival et de la ville en douceur, la croisière s’amusera à bord de l’Ilienne, le « Love Boat » made in Borderline. Regard plongé dans le coucher de soleil, Jean Tonique à la barre, et un autre à la main, la chaleur de fin de journée qui se pose sur les peaux. On s’y voit déjà…  

Cerise Steiner

 

L’édition Festival : du 7 au 10/06 à Marseille. Rens. : www.ledition-festival.fr / www.facebook.com/leditionfestival

Le programme complet de l’Édition Festival ici

  https://www.facebook.com/leditionfestival/videos/1667163610025938/