Jean-Paul Demoule - Une histoire des civilisations

Rencontre avec l'auteur autour de son ouvrage, paru aux éditions La Découverte

Jean-Paul Demoule a dirigé l’édition de cette somme à laquelle 70 spécialistes internationaux ont apporté leurs contributions. Ce livre qui est accompagné d’une riche iconographie et d’une cartographie originale offre une vision renouvelée de l’histoire des civilisations qui aborde notamment la localisation du berceau de l’homme et les grands empires. 

Jean-Paul Demoule est professeur émérite de protohistoire européenne à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne, membre de l’Institut Universitaire de France. Spécialiste du Néolithique européen et des sociétés de l’âge du Fer, ses travaux portent sur les origines des cultures européennes et leurs transformations, de l’apparition des inégalités sociales à l’émergence du mythe indo-européen.

Bibliographie : Une histoire des civilisations, dir. avec D. Garcia et A. Schnapp, La Découverte, 2018 ; Les dix millénaires oubliés qui ont fait l’Histoire. Quand on inventa l’agriculture, la guerre et les chefs, Fayard, 2017 ; Mais où sont passés les Indo-Européens ?, Points Seuil, 2017 (2014).

www.jeanpauldemoule.com

Librairie du Méjan
Le vendredi 22 mars 2019 à 18h30
Entrée libre
www.librairieactessud.com
47 rue du Docteur Fanton
13200 Arles
04 90 49 56 77

Article paru le mercredi 20 fvrier 2019 dans Ventilo n° 423

Jean-Paul Demoule – « Quand on inventa l’agriculture, les chefs et la guerre » et « Vivre au néolithique »

L’éminent archéologue Jean-Paul Demoule, fondateur et ancien directeur de l’Institut National d’Archéologie Préventive, est invité par Opera Mundi pour une après-midi auprès du jeune public puis auprès des curieux du passé de tous poils et de toutes nationalités. Sa prestation mérite le détour car ses hypothèses et conclusions sont autant de clés pour comprendre nos sociétés que les « prophètes de malheur » vouent trop souvent à l’effondrement. C’est que, à la tête de l’INRAP, il a dû ferrailler avec les multinationales du BTP, ce qui a certainement renforcé sa conviction que l’archéologie ne peut être neutre à l’ère du capitalisme le plus débridé. Certaines de ses propositions battent froid, notamment celle consistant à établir une permanence de la domination masculine (autant pour le mythe d’un matriarcat archaïque). Pour autant, il ne nie jamais l’importance des luttes pour les droits des femmes, bien au contraire. Inlassable chasseur de mythes, justement, il nous donne des armes intellectuelles pour nous battre contre la peste identitaire, contre les phénomènes de pouvoir qu’il prend plaisir à mettre à nu, ou contre le monumentalisme (dont on sait que la cité phocéenne souffre de plus en plus). Sensible à la beauté des vestiges archéologiques, il n’en oublie pas moins que ces derniers peuvent être des traces de l’exploitation la plus débridée de l’homme par l’homme et des ressources naturelles. Et puis, au détour de ses analyses, il nous livre quelque espoir, rappelant que des sociétés humaines ont déjà su trouver les moyens d’échapper à leurs travers et à la vindicte des puissants pour chercher les voies de la paix et de la justice.

LD

> le 2/03 à la BMVR L’Alcazar (58 cours Belsunce, 1er). Rens. : www.opera-mundi.org / www.jeanpauldemoule.com