99 Francs - (France – 1h40) de Jan Kounen avec Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin…

99 Francs – (France – 1h40) de Jan Kounen avec Jean Dujardin, Jocelyn Quivrin…

Question #1 : faut-il être cinéphile pour aller voir 99 francs ? Réponse évidente : non, la preuve par moi-même, et tout un « panel » de gens visiblement peu coutumiers de ces pages…

Il faudrait être fou pour dépenser plus

Question #1 : faut-il être cinéphile pour aller voir 99 francs ? Réponse évidente : non, la preuve par moi-même, et tout un « panel » de gens visiblement peu coutumiers de ces pages, mais forcément attirés par le doublé Kounen/Dujardin (plus bankable chez nos amis les jeunes — et ceux qui le sont restés —, tu meurs). Question #2 : faut-il avoir lu le best-seller de Beigbeder, paru il y a déjà sept ans, pour s’enfiler aujourd’hui l’image ? Réponse évidente : surtout pas, sous peine d’une sévère descente que l’on attribuera d’entrée, pour abus d’effets à haute teneur en stupéfiants (remember Blueberry), au réalisateur « branché » (sur 220). 99 francs, le livre, était un crachat : le récit semi-autobiographique d’un publicitaire cynique en prise avec son âme, qui allait réussir un coup énorme (car intelligemment calculé) en précipitant sa sortie du système. Plus qu’un crachat, une tarte à la crème : le livre était drôle, à se pisser dessus, et le talent d’écrivain, réel. 99 francs, le film, est tout l’inverse : un produit bien dans l’air du temps, montage technoïde et sourire Colgate de rigueur, un truc un peu vide et pour le coup trop calculé, qui prend racine dans le système et s’autorise, en outre, de réelles libertés avec le récit d’origine. Notez la mise en abîme ? Oui mais non : Kounen a beau jouer avec les codes du « produit formaté », il ne fait que surligner au fluo ce qui aurait pu être, bien plus subrepticement, pointé par une logique froide. Restent quelques scènes amusantes (le pétage de plomb d’Octave — héros de l’histoire — sur une pub lambda), Dujardin égal à lui-même, caricatural mais vrai (inutile de faire une thèse en sciences sociales pour voir que ce mec ne finira pas comme Clavier), et une piqûre de rappel somme toute nécessaire pour tous ceux qui, plutôt que de se rendre dans une salle, passent leurs soirées sur TF1. On laisse le mot de la fin au principal instigateur de l’affaire, qui lâchait cette pensée définitive dans l’original : « L’ennui, c’est le comble de l’hédonisme. » 99 francs sur les écrans ? Qu’est-ce qu’on s’éclate.

PLX