Un piano bien désartikulé…

Un piano bien désartikulé…

La Méson accueille ce week-end Mekanik Kantatik, le projet évolutif des très habités Nicolas Cante et Gilles Toutevoix autour d’un piano explosé : trois concerts déjantés où se mêlent musique classique, électronique et vidéo… (lie la suite)

Un piano bien désartikulé…

La Méson accueille ce week-end Mekanik Kantatik, le projet évolutif des très habités Nicolas Cante et Gilles Toutevoix autour d’un piano explosé : trois concerts déjantés où se mêlent musique classique, électronique et vidéo.

Ils sont pléthore, les spectacles musicaux assistés de veejays. Elles sont nombreuses (trop nombreuses), les prestations artistiques dans lesquelles on donne sur un écran la matière qui manque cruellement à ce qu’il se passe sur scène. Le mariage entre le son et l’image en « live », s’il est très au goût du jour, ne suffit pas à faire du concert (dont il est la pierre angulaire) un spectacle de qualité : cela demande plus qu’un simple rapprochement. Piano Mekanik Kantatik ne fait pas partie de ceux-là. À l’endroit où le commun des spectacles propose deux visions en parallèle ne se mêlant que pour de rares occasions, le Piano Mekanik de Nicolas Cante et Gilles Toutevoix offre à notre pauvre cerveau le moyen de s’enfoncer dans de la musique visuelle, et de se rassasier avec de l’image sonore. Au milieu d’une forêt de câbles, de déclencheurs et d’écrans, les deux artistes ne sont pas de simples interprètes tentant de se faire oublier : ils sont les acteurs d’une performance où chaque son, chaque visuel et chaque geste est pertinent, à l’image des travaux très pointus menés par Chris Cunningham pour Autechre ou Aphex Twin. Le son et l’image y sont deux matières en étroite interaction, n’ayant ni l’une ni l’autre une fonction d’illustration. Trois soirées « Kantatikes » donc : exposition de la Mekanik (le 15), déclinaison de cette dernière en un dancefloor emmené par la charismatique Elodie du Détroit (le 16) et enfin une soirée d’expérimentation relevée d’invités de choix comme François Rossi ou encore Uli Walters (le 17). « Des fous furieux technoïdes adeptes du 208 BPM », pourrait-on entendre de la bouche de gens ne se référant qu’aux « K » du titre qui soulignent, il est vrai, une filiation à l’univers des free parties… Mais des fous furieux donnant une prestation si captivante (virtuosité du pianiste et du vidéaste), si entière, si dense et si aiguë qu’elle en devient une somme, un symbole. L’espace d’un concert, Nicolas Cante et Gilles Toutevoix deviennent le monde : il n’y a plus rien autour d’eux, car ils sont ce qu’il y a autour.

mU

Du 15 au 17 à la Meson. Rens. 06 62 88 40 23
Le 15 : Piano Mekanik Kantatik, concert-performance (20h)
Le 16 : Meson Ass Kantatik, performance et dancefloor (20h)
Le 17 : Experimentations Kantatik, performance avec invités (19h)
www.yovocorp.net