The closer : L.A. Enquêtes prioritaires

The closer : L.A. Enquêtes prioritaires

De la mode de la parité déteignant sur la série télé — ou bien est-ce l’inverse ? Dans le ratissage méticuleux entrepris en vue de féminiser le village global cathodique, la figure de l’enquêteur obsessionnel, un peu fêlé mais terriblement efficace, n’a pas échappé à la vogue de l’accord en « ée ». Principe fort pratique qui donne… (lire la suite)

De la mode de la parité déteignant sur la série télé — ou bien est-ce l’inverse ? Dans le ratissage méticuleux entrepris en vue de féminiser le village global cathodique, la figure de l’enquêteur obsessionnel, un peu fêlé mais terriblement efficace, n’a pas échappé à la vogue de l’accord en « ée ». Principe fort pratique qui donne l’illusion que l’on « réinvente le genre ». Exemple du moment : The Closer, série récemment diffusée par France 3, nous présente une enquêtrice un peu tordue qui, en digne héritière de Sherlock Holmes, Colombo ou Monk, parvient à résoudre des meurtres en 52 minutes et quelques tics obsessionnels mais n’évite pas l’utilisation de schémas narratifs et formels ultra classiques. Brenda Leigh Johnson est chef adjoint de la brigade des « affaires prioritaires » dans la police de Los Angeles. Ses armes : une ruse agressive et un acharnement pas franchement politiquement correct qui confondent les coupables lors d’interrogatoires flirtant avec la torture psychologique. Tout cela avec le concours discret mais efficace d’une équipe parfaitement équilibrée ethniquement parlant. Sa bizarrerie : l’ingestion orgasmique de sucreries dès que pointe le stress. Parité et féminisation donc (sic) ! Vous criez au déjà-vu et vous n’avez pas tort. Mais, avec ses airs de peste et sa voix nasillarde, ce bulldozer miniature, souvent détestable, incarné par une drôle d’actrice (Kyra Sedgwick, madame Kevin Bacon à la ville) est très loin des canons habituels de l’enquêtrice de charme. Etrangement crédible, attachante et pourtant tellement outrancière, on suit au plus près –—comme son titre US le souligne — les aventures de ce mélange improbable d’Ally McBeal et de Jessica Fletcher (souvenez-vous : Arabesque) mi-blasé, mi-amusé, dans une Californie toujours aussi prolixe en crimes sordides..

Flore Cosquer