Tapage Nocturne - Agoria

Tapage Nocturne – Agoria

Il est l’un des dj’s les plus populaires en France. Et pour tout dire, sans doute le fils spirituel de Laurent Garnier, qui partage le même goût d’une techno sans œillères, capable de rallier tous les publics…

Il est l’un des dj’s les plus populaires en France. Et pour tout dire, sans doute le fils spirituel de Laurent Garnier, qui partage le même goût d’une techno sans œillères, capable de rallier tous les publics (au grand dam des puristes). Depuis 2003 et la sortie de sa 11e marche, hit fédérateur qui lança véritablement sa carrière, Agoria est une valeur sûre qui n’est jamais vraiment là où on l’attend. C’est ainsi qu’à la rentrée dernière, sur la lancée d’un succès public acquis à la force du poignet, il sortait un second album presque à contre-emploi, totalement différent du premier en cela qu’il se prêtait davantage à une écoute domestique. Un disque sombre, plutôt downtempo et servi par un casting de luxe (les voix de Neneh Cherry, Princess Superstar ou Peter Murphy de Bauhaus) : il n’en fallait pas plus pour que certains lui tombent dessus, pointant du doigt une supposée facilité, une dérive vers le mainstream. En ce qui nous concerne, et pour avoir écouté l’objet dans tous les sens, le constat est tout autre : Sébastien Devaud (pour l’état civil) a simplement eu les couilles de sortir de son pré carré, en élaborant un véritable album de musique électronique, avec un début, une fin et diverses nuances en son milieu, un long format hétéroclite et inspiré – pas une simple succession de « tracks » pour les clubs. C’est évidemment pour défendre cet album qu’Agoria prend cette semaine les platines du Poste, en prélude à une tournée qui passera bien sûr par son fief de Lyon – les Nuits Sonores, festival pour lequel il a beaucoup fait à ses débuts. On peut s’attendre à une sélection colorée, à l’image de la direction artistique de son nouveau label (In Finé) sur lequel il a signé un… pianiste de formation classique (Francesco Tristano), mais aussi le Marseillais Danton Eeprom (voyez l’art du grand écart). Pour autant, comment expliquer que notre homme vienne jouer ses disques en « prime time » (on est ici dans une salle de concerts) quand la plupart de ses pairs ne débutent jamais leurs sets avant minuit ? Quand il s’agit de défendre un album, Agoria n’est assurément jamais là où on l’attend, prenez-en bonne note.

PLX

Le 27 au Poste à Galène avec Hello There, 21h30. Rens. 04 91 47 57 99 Dans les bacs : The Green Armchair et la compilation Cute & Cult (Different/Pias)