Souviens-toi l’été dernier…

Souviens-toi l’été dernier…

Puisque l’été n’a pas été chaud, dans les tee-shirts, dans les maillots, d’la Côte d’Azur à Saint-Malo, la rédaction de Ventilo a passé trois mois enfermée dans des salles obscures réfrigérées pour ses fidèles lecteurs et parce qu’elle n’avait rien de mieux à faire, aussi…

Puisque l’été n’a pas été chaud, dans les tee-shirts, dans les maillots, d’la Côte d’Azur à Saint-Malo, la rédaction de Ventilo a passé trois mois enfermée dans des salles obscures réfrigérées pour ses fidèles lecteurs et parce qu’elle n’avait rien de mieux à faire, aussi.

Dessins très animés
Sorti la semaine du numéro Spécial (F)estival(s), nous n’avions pas pu dire tout le bien que nous pensions du Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud, auteurs d’un film d’animation bouleversant, entre tradition et modernité, cinéma d’auteur et populaire, larmes de joie et rires jaunes. Après son Prix du Jury cannois, le bijou vient de (dé)coiffer sur le poteau La môme et Ne le dis à Personne dans la course aux Oscars, on s’en félicite. Autre événement animé de l’été, le passage des Simpsons de la petite lucarne au grand écran. Si les convertis du show de Matt Groening en ont eu pour leur argent, les profanes se sont relativement ennuyés — malgré Spider-Cochon « qui peut marcher au plafond mais peut pas faire de toile parce que c’est un cochon », normal. Enfin, le Disney/Pixar de saison, Ratatouille, dirigé par Brad Bird, le père des Indesctructibles, a rempli son contrat, fait rire les enfants et baillé les grands. Une recette pas si éculée que ça.

Quand les blockbusters débloquent…
Depuis qu’Hollywood a décidé de nous faire bouffer du pop-corn toute l’année, l’hexagone ploie — toujours plus de copies —, mais ne plie pas — de moins en moins de clients — sous le poids des grosse machines, certes bien huilées, mais tournant à vide… Comme les catastrophiques 4 Fantastiques et le surfer d’argent, ou quand l’indigence du scénar’ le dispute à la vacuité pyrotechnique, Transformers, une vraie crotte ; ou le dernier et insupportable Harry Potter qui ferait mieux de s’envoyer en l’air plutôt que de se tripoter le manche. Allez, du balais ! Dans le lot, deux séquelles sans dégâts ont connu l’été indien, soit le toujours très couillon Bruce Willis/John McClane, impeccable dans le digne Die Hard 4 et le toujours très falot Matt Damon/Jason Bourne dans l’efficace La vengeance dans la peau.

Films d’(h)auteur(s)
Contrairement à Antoine, l’opticien vahiné, le cinéma d’Art et Essai ne part jamais en vacances et continue, l’été durant, de nous abreuver de son cinéma à hauteur d’homme/de femme, ancré dans l’intime et le quotidien. Ainsi de la palme cannoise 4 mois, 3 semaines et 2 jours, précis et tendu, qui nous prouve que les Roumains sont plus efficaces derrière la caméra que devant un pare-brise. Dans la série « J’ai choisi mon titre dans un manuel de Cousteau », notons deux petites merveilles de grâce et sensualité, Les méduses israéliennes d’Etgar Keret et Naissance des pieuvres, premier film de Céline Sciamma, fraîche émoulue de la Femis. Au rayon sucreries, Caramel, ou le quotidien d’un salon de beauté libanais traversé par les tourments sentimentaux des unes et les poils des autres. Dans le registre « papys filmeurs », Chabrol, avec La Fille coupée en deux, a réussi son pari de faire un très beau film sans Isabelle Huppert, tandis que Rhomer, toujours vert, réussissait son adaptation audacieuse et précise d’un roman du XVIIè avec Les amours d’Astrée et Céladon. Enfin, trois déceptions de taille avec le pas bon du tout Boarding gate d’Assayas, malgré Asia Argento, le chiantissime Un homme perdu, malgré Melvil Poupaud et le radical mais sinistre La question humaine, malgré Mathieu Amalric.

Henri Seard (avec nas/im)