Sauvés par le gong

Sauvés par le gong

Serie-sauver-par-le-gong.jpgPrenez un panel de jeunes Américains de la middle-class buveurs de lait, des parfaits blancs-becs au Latino en passant par la caution black. Sans oublier « l’idiot » de service, le « geek » au sens premier du terme : Screech, personnage devenu culte, à tel point que son prénom a servi à désigner toute une génération de « ringards » à lunettes.
Placez le tout dans des décors aseptisés malgré une fluorescence à faire sortir de ses gonds un moine bouddhiste, ajoutez un générique pompier et des rires préenregistrés totalement inadéquats : votre sitcom 90’s est prête à servir. Ou presque : pour parachever l’ensemble, il vous faut soigner le look des personnages. Et les créateurs de Sauvés par le gong n’ont pas lésiné sur la question.
Dans chaque épisode, au moins deux des trois filles arborent des choucroutes capillaires du plus bel effet, généralement assorties de robes à motifs si moches que même ma grand-mère n’en voudrait pas.
Les garçons ne sont pas en reste évidemment : si Screetch, avec des fringues trop grandes pour lui avant l’avènement de la culture skate, s’avère en fin de compte celui qui s’en sort le mieux, Zach — ou la rencontre entre le minet blondinet et le premier de la classe — s’habille régulièrement comme s’il y avait un uniforme obligatoire. Alors qu’il suffit de regarder Slater, son horrible coupe mulet (aïe), ses muscles très (trop?) proéminents dépassant du marcel (ouille), et son jean neige (aïe aïe aïe) remontant jusqu’à la poitrine pour savoir que d’uniforme, il n’y a pas.
Si uniformité il y a, c’est dans la consistance de l’ensemble : réduite à néant. « Intrigues » insignifiantes, dénouements convenus, clichés, bons sentiments et mièvreries : le « grand frère » d’Hélène et les garçons porte bien mal son nom… Il n’y a rien à sauver, y compris par le gong.

CC