Notre spécialiste marseillais des cinémas afro-américains revient avec une somme historique sur le septième art. Soit un siècle de réalisations filmiques analysées sous l’angle de leurs conditions de production et de la portée de leur message politique. Férocement partisan, l’auteur flingue à tout va les films conservateurs et leurs zélateurs et encense les cinéastes engagés et militants, d’Eisenstein à Ken Loach et consorts. Cependant, nul manichéisme dans son propos : pourfendant le cinéma de commande, qu’il soit stalinien ou hollywoodien, Régis Dubois ne cesse de soulever les ambiguïtés d’engagements parfois trop dans l’air du temps (Godard ?). Refusant l’esthétisme pur, il n’en est pas moins attentif aux effets des découpages techniques et valorise ceux-ci par une belle révérence deleuzienne. Son souci de pédagogie emporte l’adhésion sans renier un propos toujours exigeant.