Quand « n’importe quoi » devient « tout est possible »

Quand « n’importe quoi » devient « tout est possible »

A l’heure où fleurissent les « live » de « Dj » qui appuient sur la touche « on » de leur « laptop », l’Embobineuse renforce son action et rappelle comment se joue la musique électronique… (lire la suite)

A l’heure où fleurissent les « live » de « Dj » qui appuient sur la touche « on » de leur « laptop », l’Embobineuse renforce son action et rappelle comment se joue la musique électronique.

L’Embobineuse ne lâche rien. A tous ceux qui voyaient dans l’initiative du boulevard Boues un éphémère mouvement punk « n’importe quoi », la rentrée 2007 apporte un claquement de bec définitif : la frénésie sera de longue durée. Après avoir ajouté l’ensemble des courants vivants sous-représentés à la performance — sa fonction première —, « l’Embob » attaque l’année sur le thème du « j’y suis, j’y reste ». Premièrement, la programmation annuelle est devenue aussi dense que le festival Art terrorisme…, qui fit jadis la réputation du lieu. Les rendez-vous s’installent également : le dernier samedi du mois ouvre ses portes à la création/ recherche musicale locale, alors que le mercredi est désormais le soir de Fabrik Filmik, son alter-ego en image. Surtout, le public brave désormais la distance dissuasive et vient en nombre et de manière régulière. Pour finir, l’Embobineuse unit désormais une ambition non conventionnelle à sa rage première, à l’instar de vendredi soir. Michel Waiswisz, leur invité de cette soirée musicale, est le Pape de l’électronique en live. Pourtant, ses prestations n’électrisent pas des milliers de clubbers et il n’a créé aucun tube. Son truc, c’est d’inventer, modifier les instruments électroniques pour les dompter et les rendre instinctifs, comme un prolongement sensible de la main. Enfin maîtrisés par l’interaction du toucher, les multiples customs électroniques deviennent improvisables, bœufables, performables. Théâtre, performance, collaborations multiples avec de nombreux artistes , autant de perspectives ouvertes par l’inventeur néerlandais de la « philosophie physique ». Ce n’est donc pas un hasard si Michel Waiswisz est l’hôte de Locus Sonus, le laboratoire aixois en art audio. Ce dernier, composé de membres des écoles d’art de Nice et d’Aix, se préoccupe quant à lui d’une sorte de mix sonore composé de nombreuses sources concrètes originales. Après avoir longtemps joué sur des installations atypiques de micros, Locus Sonus est aujourd’hui très excité par la création live venant de sources mondiales : branchez un micro chez vous et devenez, par Internet, membre du collectif. Toutes ses pistes audio sont accessibles au nouveau membre qui pourra, à son tour, les jouer en direct. Quel sera le résultat de cette rencontre entre un des seuls réels lives électroniques et le captage de sons encore indéterminés ? Personne n’en n’a aucune idée. Si ce n’est la certitude partagée qu’il s’agira de spectacle vivant. Pour le reste, tout est possible.

Emmanuel Germond

Le 2/02 à l’Embobineuse. Rens. 04 91 50 66 09 / www.lembobineuse.biz