Printemps de l’Art Contemporain, « Contre-temps »

Revoir un Printemps

 

Avec les beaux jours revient le Printemps de l’Art Contemporain, histoire de profiter de la douceur des premières soirées de mai, en parcourant différentes galeries d’art. Durant trois jours, trois parcours dans trois quartiers et une quarantaine d’expositions attesteront que « l’art s’introduit contre toutes les habitudes »(1).

Pendant qu’à quelques kilomètres, les paillettes déferlent sur le tapis rouge de la Croisette, la température monte à Marseille, et le ton peut-être aussi, à en croire la thématique de cette cinquième édition du PAC, Contre-temps.
Petit programme de beaux moments pressentis : on commence vendredi avec en marge des trois parcours (c’est à l’Estaque et à 12h) mais en guise de mise en bouche, l’issue de la résidence au centre Richebois de Yazid Oulab, que l’on ne présente plus. En rentrant de l’Estaque, on passe à l’Artothèque Antonin Arthaud, où Jérémie Setton défie nos habitudes de perception, tandis que Claire Danzer sculpte et ravive les étoiles. Le soir, le secteur Plaine/Cours Julien/Préfecture devient le théâtre de nos déambulations. A l’atelier Tchikebe, Berdaguer & Péjus rendent compte d’une perception tout autre que celle admise par le commun des mortels. A la galerie HO, l’espace sera sans doute remodelé par Séverine Hubard dont les constructions, entre sculpture et architecture, défient les lois physiques selon l’équilibre des contraires. Expérience du passage à la Galerie des Grands Bains Douches, et exposition collective autour des rites de la table chez Territoires Partagés. Une pause méditative s’imposera ensuite chez Karima Celestin, autant pour découvrir son très bel espace que pour l’exposition Sémaphore, qui réunit six artistes questionnant, « dans un registre émotionnel et à leur façon, le rapport de nos sentiments face à la mer. » Après un détour à la Straat Galerie pour les peintures de Nicolas Nicolini et chez Vol de nuits, où Randa Mirza manipule les images et les genres masculin/féminin, on finira la soirée à la salle des ventes Leclère où nous attend la très secrète mais très attendue surprise de Mathias Isouard et Thomas Royez… ainsi que la première fiesta du week-end.
Le lendemain, direction Vieux Port/Belsunce/Panier. On se souvient des beaux moments passés l’année dernière au CIRVA, dont les portes s’ouvrent encore exceptionnellement pour le PAC. Cette année, dans la chaleur des démonstrations de souffleurs de verre, on y trouvera les œuvres de Dominique Angel en résidence depuis 2011. Tout près de là, Didier Gourvennec Ogor nous invite à découvrir l’exposition Memory Box. On pousse jusque dans le Panier, pour se rendre chez Vidéochroniques où Ian Simms réfléchit autour de la notion d’archive. On redescend en passant par les Ateliers de l’Image pour y découvrir les images de Jérémie Dauliac, lauréat de la Nuit de l’Instant. A la galerieofmarseille, on retrouve avec grand plaisir Hervé Paraponaris, dont les péripéties artistiques ne nous lasseront jamais. Avant de rejoindre la Friche pour la deuxième soirée festive, on n’oubliera pas de s’arrêter à la Compagnie, où les photos d’Ozlem Sulak ne manqueront pas de nous faire revenir à la réalité…
La journée de dimanche dans le secteur Longchamp/Belle de Mai s’avère tout aussi prometteuse. Départ à midi avec le brunch du Château de Servières, prétexte à découvrir Lent dehors, le solo show d’Emilie Perotto. A 15h, on se rend à la Friche pour la rencontre avec les trois artistes en résidence chez astérides, Marie Lelouche, Elena Costelian et Thibault de Gialluly. Après cela, on se rue à OÙ lieu d’exposition pour l’art actuel, pour le concert de Marine Le Flour  et l’exposition de Marc Quer, que l’on retrouvera le lendemain à l’American Gallery, dont les jardins permettront de se remettre de ce week-end randonnée… Mais avant cela, on entamera la soirée par la galerie Porte Avion, les Editions P ou Pierre Beloüin dans les vitrines de Diagonales 61. On flânera jusqu’à la GAD pour l’exposition Tableau historique avec, entre autres, Jérôme Cavalière et  Olivier Mosset en « têtes d’affiche », et on en profitera pour revoir l’exposition 0,00 € qui s’éparpille chez les commerçants et les voisins de la rue Espérandieu.
Ce long week-end ne nous aura pas repus, bien au contraire. Le Printemps de l’Art Contemporain, c’est comme un petit coup de fouet qui donne envie d’en voir toujours plus. Ce que nous ne manquerons pas de faire tout au long de ce joli mois de mai.

Céline Ghisleri

 

Printemps de l’Art Contemporain, « Contre-temps » : du 17 au 19/05 dans les galeries du réseau Marseille Expos et galeries associées.
Rens. www.marseilleexpos.com / www.mp2013.fr

Notes
  1. Formule signée Paul-Emmanuel Odin, directeur artistique de la Compagnie, dans l’édito de cette 5e saison du PAC.[]