Groupe Creation NONI

Printemps coréen à la Cité des Arts de la Rue

Coréegraphie

Le Printemps coréen est la partie émergée d’un iceberg. Il cristallise sur deux jours un aperçu des liens qui unissent les arts de la rue entre Marseille et Séoul, afin d’accorder une plus grande visibilité à une collaboration de longue haleine.

 

2016, c’est peut-être l’Année de la Corée en France, mais « la Cité des Arts de la Rue n’a pas attendu cette date pour multiplier les échanges artistiques et professionnels avec ce pays passé maître dans la mise en œuvre de projets artistiques monumentaux, avec un fort appétit pour rassembler les gens. »
L’affichage de ces échanges artistiques Marseille-Corée est le premier axe du fil conducteur de ce Printemps ; le deuxième étant l’accompagnement à la création matérialisé par la restitution d’étapes de travail, rappelant par là-même que la Cité des Arts de la Rue n’est pas un espace de diffusion culturelle, mais bien un lieu de résidence artistique et de formation. Le portage du projet s’est fait avec trois têtes de la Cité : la Formation Avancée et Itinérante des Arts de Rue (FAI AR) pour l’échange et le transfert de compétences artistiques (avec différents workshops depuis 2014), Lieux Publics pour l’accueil croisé de compagnies et l’accompagnement à la création (d’où la présence de l’ensemble NONI), et Lezarap’art qui a invité l’artiste France Cadet.
Tout comme la recherche scientifique, celle de la Cité, véritable laboratoire d’idées, se traduit par des découvertes qui se succèdent en progressant vers une invention aboutie. La création avance donc par paliers, et le Printemps Coréen nous offre l’occasion de franchir ces derniers, de participer à l’aventure d’un lieu et de plusieurs œuvres. Ces dernières peuvent être déjà prêtes avec les actes de chirurgie artistique de France Cadet sur ses robots-chiens, tout juste sorties du four avec son installation interactive de papillons électroniques, voire en cours de cuisson avec la performance multiforme Station de la compagnie coréenne NONI, et la présentation du travail de recherche et d’expérimentation autour de l’œuvre Grand Format. Cette dernière rassemble apprentis en formation de la FAI AR et artistes coréens autour de la manière dont une œuvre à grande échelle peut nous parler de ce qui nous éloigne ou nous rapproche. Il s’agira, en somme, de rappeler que « les arts de rue peuvent créer du possible ensemble avec une forme populaire et un fond pertinent. » A l’heure d’une multiplication de rassemblements collectifs citoyens et face aux regrets exprimés suite à l’absence de transformation de l’essai Marseille Provence 2013, cette initiative s’avère d’autant plus à-propos.
On ne peut que souscrire aux vœux d’Aude Vandenbrouck (coordinatrice de l’APCAR), et Jean-Sébastien Steil (Directeur de la FAI-AR), pour que la Cité des Arts de la Rue « connecte des initiatives sociales, citoyennes, avec les pratiques artistiques de la Cité, et valorise la dimension de laboratoire de création sans faire du spectacle. » Même si cela demande du temps pour trouver une cohérence intelligente entre temps de visibilité, projets d’artistes et soutiens institutionnels.

Guillaume Arias

 

Printemps coréen : le 3/05 à la Cité des Arts de la Rue (225 avenue des Aygalades, 15e).
Rens. : 04 91 03 20 75 / www.lacitedesartsdelarue.net

Le programme complet du Printemps coréen ici