Vue de l’exposition à la Friche La Belle de Mai © Eric Bourret

Par hasard au Centre de la Vieille Charité et à la Friche La Belle de Mai

Saint hasard

 

« Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous », écrivait Paul Éluard. Le hasard, c’est la thématique choisie pour la nouvelle exposition organisée par la Ville de Marseille et la Réunion des Musées Nationaux – Grand Palais.

 

Organisée en deux parcours et de manière chronologique, l’un à la Vieille Charité, l’autre à la Friche la Belle de Mai, l’exposition nous permet de découvrir les mouvements et les expérimentations des artistes de la moitié du XIXe siècle jusqu’à nos jours. Le premier parcours s’attache à nous faire (re)découvrir des grands noms tels que Edgar Degas et ses expérimentations graphiques, Marcel Duchamp et ses ready-made, Nikki de Saint Phalle et ses tirs ou encore César et ses compressions. Le spectateur est ainsi emmené à développer son imagination et sa curiosité, notamment au contact des surréalistes, et c’est avec plaisir que l’on vient admirer la série des cadavres exquis, jeu de dessin collaboratif et de hasard auquel l’on s’est tous déjà essayé plus jeune.

Le second parcours met quant à lui en lumière les œuvres d’artistes plus contemporains, parmi lesquels Timothée Talard, qui joue sur les brisures et les éclats des miroirs, Étienne Rey et son installation pour reproduire le mouvement des vagues, Mourad Messoubeur et ses recherches sur les processus aléatoires de moisissures, ou encore Sophie Calle et ses séries de photographies dont le thème est la rencontre avec un inconnu. Le spectateur est ici invité à prendre conscience de ce qui nous entoure, que ce soit les éléments, l’être humain, ou les objets matériels. À la différence de la Vieille Charité, dont la visite est découpée par le passage de différentes salles, le spectateur est ici libre de se promener dans un seul et même espace.

C’est au travers de toutes ces expérimentations, aux moyens de différents supports, différentes techniques, différentes matières, couplées à l’intervention du hasard que ces artistes ont pu satisfaire leurs besoins et leurs recherches de modernité tout en s’affranchissant des codes et des règles déjà existants. L’exposition réconcilie ainsi les obsédés du contrôle en nous faisant réfléchir sur la part d’incertitude, de contingence et de hasard de la vie qui, loin d’avoir une connotation négative, peut être signe de renouveau artistique et créatif et invite au lâcher prise.

 

Fanny Bonfils

 

Par hasard : jusqu’au 23/02/2020 au Centre de la Vieille Charité (2 rue de la Charité, 2e) et à la Friche La Belle de Mai (41 rue Jobin, 3e).

Rens. : www.grandpalais.fr / http://culture.marseille.fr / www.lafriche.org