Premier roman de ce jeune auteur chinois, Oublier Chengdu est le récit moderne d’un naufrage humain. Chengdu, c’est la petite ville du nord-ouest de la Chine où nos trois héros sont nés, ont fait leurs études, vécu leurs premières amours, leurs premières exaltations… Puis la vie a commencé, et elle ressemble rarement à l’idée qu’on avait pu s’en faire. Dans un style narratif aussi sombre que violent, empreint d’une poétique de la désolation, Murong Xuecun dénonce une société rongée par le pouvoir et l’argent et empoisonnant l’avenir à l’instar des cheminées d’usines qui lentement noircissent le ciel. Diffusé partiellement sur le Net en 2003, le roman a suscité des débats passionnés, qui ont entraîné sa publication en version intégrale. Lorsqu’on l’interroge sur la noirceur de son récit, l’auteur déclare : « J’aime la désolation, réelle ou fabriquée, qui se cache derrière chaque existence, j’aime quand on sourit d’avoir trop pleuré. »