Les séries républicaines

Les séries républicaines

Poursuite de notre exploration par genres avec un petit tour d’horizon des séries (US) célébrant la trilogie « Travail, famille, patrie ». Mauvaise tambouille… (lire la suite)

Poursuite de notre exploration par genres avec un petit tour d’horizon des séries (US) célébrant la trilogie « Travail, famille, patrie ». Mauvaise tambouille.

Exaltation de l’identité nationale et des valeurs patriotiques, démagogie, flatterie de l’imposant appareil gouvernemental, discours sécuritaire, paranoïa isolationniste… Voilà un bien indigeste menu. Même pas relevé d’une pointe d’exotisme puisque, faute d’une connaissance suffisante d’autres langues, il se révèle exclusivement américain (en attendant de savoir comment seront accommodées les prochaines productions françaises, dévolues aux idées de la main qui les financera)…
Séries républicaines, séries puritaines, séries d’espionnage militaro-gouvernemental, comme au temps de la guerre froide, la propagande se mange à toutes les sauces. Vous cherchez du patriotisme ? Voici quelques bons élèves : The Unit, NCIS, 24 heures chrono… Dans ces cas, le délit est flagrant — et le cours magistral, facile à esquiver en zappant dès qu’un rutilant acteur en uniforme fait saillir muscles et mâchoires devant un mur d’ordinateurs à écrans plats.
Mais parfois, en lieu et place du fringant militaire susmentionné, on trouve une blonde mère de famille. 7 à la maison, qui narre le quotidien de la famille d’un pasteur américain, est la championne toutes catégories en matière de démagogie. Gluante de mauvaise foi…
Toute récente accusée, Medium, dont l’héroïne, interprétée par Patricia Arquette, défend régulièrement la peine de mort (notamment dans le deuxième épisode de la première saison, eh oui, ils n’y vont pas avec le dos de la cuillère). Mis à part ce faux-pas de très mauvais goût, la série se contente toutefois de mettre en avant, sous couvert de paranormal, des valeurs familiales et un souci de la défense du citoyen américain somme toute assez anodins. Il faut dire que Jack Bauer a placé la barre tellement haut !
Alors si, au milieu de tous ces héros patriotiquement corrects, l’humain observé sous toutes ses fragiles coutures vous manque, un conseil : plongez-vous dans The Wire et enchaînez avec le salutaire A la maison blanche.

Flore Cosquer