Vue de l’exposition Sous la mer, un monde à la Villa Méditerranée

Les mondes sous-marins

Le monde du silence

 

Encore méconnu, le monde sous-marin se dévoile à travers deux cycles, l’un à la Villa Méditerranée, l’autre au Muséum d’Histoire Naturelle : une plongée en eaux profondes.

 

Etonnamment, il y a peu d’endroits dédiés à la mer et aux océans à Marseille. La Villa Méditerranée et le Muséum d’Histoire Naturelle remédient à cet oubli en proposant pour l’une, un parcours-découverte intitulé Sous la mer, un monde, et pour l’autre, un cycle dense autour d’une exposition sobrement nommée Des océans et des hommes. Si les deux rendez-vous ont choisi des approches différentes, le message reste le même : la mer et les océans rassemblent des écosystèmes extraordinaires qu’il faut protéger.
Du côté de la Villa Méditerranée, c’est évidemment la grande bleue qui est dévoilée. Cet espace de rencontre et de dialogue autour de la culture méditerranéenne a travaillé avec un comité scientifique pour mettre en place un parcours dédié aux spécificités de la Mare Nostrum. « Nous ne sommes pas un musée, mais nous avons eu envie de parler de cette mer et de tout ce qui s’y rattache. Nous avons choisi de confier la scénographie du parcours à Alain Bergala, homme de cinéma qui a su offrir un mélange à la fois scientifique et merveilleux », explique Nathalie Abou Isaac de la Villa. Conçu comme un jeu de l’oie — ou du mérou, si l’on veut coller au thème — Sous la mer, un monde se penche sur les différentes facettes de la Méditerranée : son écosystème endémique, sa place dans les contes et les légendes, les découvertes qui lui sont propres comme la grotte Cosquer, sa place dans la gastronomie ou encore les dangers qui la menacent. « Le parcours est assez ludique car on a pensé en premier lieu aux enfants, mais il convient tout autant aux adultes. On a voulu parler de la Méditerranée dans son ensemble sans être anxiogène, sans culpabiliser. Il s’agit davantage de la remettre au cœur de notre quotidien et de travailler la relation assez intime que l’on entretient avec le bord de mer afin de mieux la protéger », résume Nathalie Abou Isaac. Le labyrinthe multicolore est enrichi de vidéos, d’extraits de romans et de dessins anciens. « Dans cette logique de parler de tous les domaines, nous avons complété ce parcours avec l’œuvre de Micha Laury, des méduses géantes et colorées, ainsi qu’avec un film. » Le tout est dense et bien documenté, même si le but n’est pas de faire un bilan des connaissances mais bien de se sensibiliser le public.
Une problématique que l’on retrouve dans Des Océans et des Hommes au Muséum d’Histoire Naturelle. Ici, on a fait le pari de la chronologie et de la place que tiennent les océans dans l’histoire des hommes. Dans ce parcours historique, on suit les premiers explorateurs et scientifiques aux prises avec une biodiversité complexe et riche qui continue, encore aujourd’hui, de révéler ses mystères. Les époques défilent, émaillées de vidéos et de tests, avant de laisser place à un véritable tour du monde des milieux marins, où chaque spécificité est mise en avant. La richesse des réserves du Muséum permet d’avoir accès à de nombreuses espèces naturalisées et le clou de ce parcours se trouve dans la découverte du cœlacanthe, un fossile vivant remontant à… 400 millions d’années.
Là encore, la découverte et le plaisir d’apprendre et de tester nos connaissances sont autant d’outils pour nous sensibiliser davantage à la protection de ces écosystèmes fragiles. D’autant que du fond des océans, berceaux de la vie, semble bien se dessiner l’avenir de l’homme.

Aileen Orain

 

Sous la mer, un monde : jusqu’au 21/08 à la Villa Méditerranée (Esplanade du J4, 2e).
Rens. : 04 95 09 42 52 / www.villa-mediterranee.org

Des océans et des hommes : jusqu’au 4/01/2015 au Muséum d’Histoire naturelle de Marseille (Palais Longchamp, 1 Boulevard Philippon, 4e).
Rens. :  04 91 14 59 50 / www.museum-marseille.org